Napoléon n'a jamais été renversé, et son successeur a à son tour multiplié les conquêtes. Aussi, en cette fin de XIXe siècle, la France règne sur une bonne partie du globe, aidée par des inventions prodigieuses. Néanmoins, tout le monde ne goûte pas la tyrannie des Bonaparte.

Encore une uchronie steampunk? Oui et non, car on ne trouvera pas trop de vapeur dans L'Empire Électrique dont le titre parle de lui-même. Néanmoins, on est suffisamment proche, avec ce XIXe siècle revisité, pour y penser. Il s'agit davantage d'un recueil de nouvelles que d'un roman, six récits plus ou moins indépendants car si chaque histoire peut se lire indépendamment, on y fait référence à des événements qui se déroulent dans les autres et certains personnages reviennent dans plusieurs.

Concernant les personnages d'ailleurs, encore une fois, on a une galerie de personnages historiques ou issus de la culture populaire qui se croisent, et si l'on retrouve Sherlock Holmes, un Frankenstein ou Van Helsing, clients réguliers du genre, Victor Fleury convie aussi Cosette, Étienne Lantier ou Frédéric Larsan, et à côté des allusions habituelles à l'univers de Lovecraft, on fait un petit détour chez Clive Barker, ce qui change un poil et se révèle aussi inattendu qu'agréable.

Uchronie oblige, la vie des personnages n'a pas pris forcément la direction que l'on connait mais leur parcours alternatif est crédible et chaque chapitre tient en haleine même si le premier est un peu prévisible (là encore, le titre parle de lui-même) et que l'ensemble est tout de même assez sombre, car il ne fait guère bon vivre dans l'Empire Électrique ni même chez ses voisins.