Philip Bonnisey, jeune architecte, se fiance à June, petite-fille de Jolyon Forsyte, patriarche d'une famille de la haute-bourgeoisie anglaise. Il tombe cependant vite sous le charme d'Irène, épouse d'un autre membre de la famille Forsyte, Soames.

Premier tome de la saga des Forsyte de John Galsworthy, qui dépeint plusieurs générations de la même famille depuis l'époque victorienne aux années 20, Le Propriétaire demande un petit temps d'adaptation pour s'y plonger, car les fiançailles de Philip et June qui ouvrent le roman sont l'occasion pour l'auteur de nous présenter d'un coup toute la smala, et l'on s'y perd un peu au premier abord (un arbre généalogique en bonus n'aurait pas été de refus). Heureusement, quelques figures émergent, à commencer par le vieux Jolyon, doyen des Forsyte qui observe son monde de façon moins détachée qu'il n'en donne l'air, son fils Jolyon le Jeune en disgrâce, et surtout le couple formé par Soames et Irène.

Soames, le Man of Property du titre original, semble réunir en lui toutes les "qualités" d'un Forsyte, mais est incapable de comprendre son épouse, et en particulier ce que celle-ci trouve de si repoussant chez lui. Et quand elle s'avisera de fuir avec l'architecte à qui il a commandé une demeure à la campagne, il réagira de la seule manière qu'il connaisse: en propriétaire, officiellement de la maison sur laquelle il y a litige, mais bien sûr c'est toujours Irène qu'il a en ligne de mire...

Ce petit monde n'a pas grand chose d'attrayant, et Galsworthy le décrit sans complaisance bien que certains personnages, les plus à plaindre ou ceux qui, comme le vieux Jolyon, dans leur grand âge sont plus portés à la réconciliation, finissent tout de même pas provoquer la sympathie. Le roman est suivi d'une nouvelle Le Dernier été, situé quelques années après l'action du Propriétaire qui offre un agréable complément.