Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Appât
Howard Kemp parvient à capturer Ben Vandergroat, recherché pour meurtre, mais pour toucher la prime, il va devoir faire le voyage avec les deux hommes qui l'ont aidé, un vieux prospecteur et un officier renvoyé de l'armée, et la fille d'un ami de Ben. Ce dernier va faire de son mieux pour semer la pagaille entre ses gardiens.

Cet été, j'ai un peu mis le frein sur mon visionnage de séries pour me faire une bonne cure d'un genre qui m'est cher, le western (cure initiée par l'énième rediffusion par France 3 de La Trilogie du Dollar dont je vais bien parler un jour). Comme j'en avais tout un tas en dvd que je n'avais jamais vu, ce fut l'occasion de me rattraper, notamment avec L'Appât, une des cinq collaborations entre James Stewart et Anthony Mann (j'avais déjà vu Je suis un aventurier quand j'étais adolescente, et je me souviens juste qu'il m'avait plu, donc il faudra que je le revoie un de ces quatre). Je dois confesser que j'ai du mal avec James Stewart, dont je trouve le physique trop mollasson pour le prendre pour un gros dur du Far-West. Autant il passe bien dans L'Homme qui tua Liberty Valance, précisément parce qu'il y joue le pied-tendre dépassé, autant ici, dans les premières scènes, je n'ai pas vraiment acheté son personnage de chasseur de primes implacable.

Bien qu'au premier abord, Kemp apparaisse comme un personnage des plus antipathiques, on lui donnera de bonnes raisons d'agir, et la morale sera sauve à la fin. On sent que l'époque n'est pas encore au chasseur de primes qui assume sa cupidité, mais il est surtout dommage que le revirement final soit si brusque pour justifier un happy-end artificiel. Dommage, car avant d'arriver à ce dernier, on a droit à un sacré voyage au milieu des Rocheuses.

En seulement 1h30 et avec une distribution réduite, ni gras ni ennui. Robert Ryan campe un bandit qu'on trouverait presque sympathique au départ et qu'il est éminemment amusant de voir monter le reste du groupe les uns contre les autres. Janet Leigh est trop proprette pour être totalement crédible dans le rôle de sa compagne de voyage mais elle a néanmoins une place intéressante puisqu'elle va devoir ouvrir les yeux sur la vraie nature de l'ami de son père qu'elle voyait comme un protecteur, tandis que Millard Mitchell et Ralph Meeker sont solides respectivement en brave prospecteur que la perspective d'une belle somme rend corruptible et en officier faussement charmeur et authentiquement malsain.

L'équipée se termine de manière intense et avec une touche de violence pas forcément attendue pour un film sorti en 1953, avec un usage atypique d'un éperon.

Il est regrettable donc que les toutes dernières minutes viennent tempérer l'enthousiasme et que l'on n'ose pas aller totalement au bout du propos, mais malgré cela le film n'a pas usurpé sa place de classique du western.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 30 Août 2019, 18:30bouillonnant dans le chaudron "Films".