Billy Harrow, conservateur au Musée d'Histoire naturelle de Londres, constate la disparition du joyau de sa collection, un calmar géant. Un vol a priori impossible vu la taille du bestiau. Billy va découvrir dans les jours qui suivent que la notion d'impossibilité est toute relative.

Avec Kraken, China Miéville nous plonge dans de la fantasy urbaine qui n'est pas sans évoquer des romans comme Neverwhere de Neil Gaiman (ce qu'il refera plus tard avec Lombres d'ailleurs): un jeune homme ordinaire bascule du jour au lendemain dans un univers fou et fantastique dont il ne soupçonnait pas l'existence et voit Londres sous un autre angle. Il y a même un duo d'assassins aussi redoutables que bizarres.

Heureusement, Miéville s'y connait suffisamment pour ne pas souffrir de la comparaison: on est embarqué dès le départ dans une aventure qui ne néglige pas l'humour même si elle est peuplée de personnages terrifiants comme Goss ou le Tatoué, alors que Billy essaie de comprendre ce qui lui arrive, coincé entre une unité très spéciale de la police, une secte adoratrice de bestioles à tentacules et des craintes de fin du monde. C'est foisonnant et rythmé, au point dans les cent dernières pages de perdre légèrement le fil, d'autant qu'on perd un peu Billy de vue pour davantage se concentrer sur Marge et Paul, avant de retomber sur nos pattes.

Kraken a donc de quoi tenir en haleine jusqu'au bout les amateurs d'entités poulpesque mais aussi tous les autres.