Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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King John: Treachery, Tyranny and the Road to Magna Carta
Devenu roi en 1199 à la mort de son frère aîné Richard Cœur de Lion, John eut un règne mouvementé et un bilan loin d'être convaincant, entre la perte de territoires sur le continent, une excommunication par le Pape et une opposition de ses barons. Sa mauvaise réputation est-elle totalement justifiée?

Certaines figures historiques sont entourées d'une véritable légende noire, et bien des siècles après, des recherches permettent parfois d'en dresser un portrait plus mesuré. C'est par exemple le cas de Richard III, arrivé au pouvoir dans des circonstances douteuses et qui n'était pas un ange mais pas non plus le monstre décrit par la propagande tudorienne. Peut-on en faire autant pour son ancêtre le roi John? Chez nous, il est surtout connu comme le prince Jean, qui profite de l'absence de son grand frère pour tyranniser le peuple avant que Robin des Bois ou Ivanhoe ne vienne y mettre bon ordre. Si tout cela appartient à la légende, à lire cette biographie signée Marc Morris, il n'y a pas vraiment de quoi redorer son blason.

L'auteur a la drôle d'idée de ne pas suivre la chronologie mais de commencer sa biographie sur un John déjà roi en y insérant des chapitres se déroulant à une période antérieure. Cela n'était clairement pas indispensable. Néanmoins, il retrace l'existence de John en analysant la fiabilité des sources. Ce que l'on peut dire à la décharge de John, c'est que finalement ses frères, et notamment Richard Cœur de Lion, n'étaient pas très fréquentables non plus, toute la famille ayant la fâcheuse habitude de se faire la guerre les uns aux autres. Quant à Richard, son intérêt pour l'Angleterre se limitait à l'argent qu'il pouvait en tirer pour financer ses guerres et il doit sa bonne réputation à ses prouesses au combat plus qu'à sa noblesse d'âme.

John a cependant dépassé la mesure, même selon les critères de l'époque: l'épisode bien connu de la captivité de Richard dont John a profité jusqu'au retour inopiné du frangin l'a bien desservi, tout comme par la suite l'assassinat de son neveu Arthur qui s'était rebellé contre lui en affirmant être l'héritier désigné par Richard (la question reste discutable et Arthur n'aurait pas forcément fait un meilleur monarque, mais l'acte restait condamnable), fâcheuse habitude d'affamer ses prisonniers dont la naissance aurait dû les mettre à l'abri de telles pratiques (monsieur avait un petit côté Ramsey Bolton), et querelle avec le pape, avant de terminer de façon peu glorieuse. Malgré quelques succès à la guerre, son manque d'ardeur au combat et la perte d'importantes parties du territoire possédé par ses prédécesseurs n'ont pas arrangé les choses.

Les mauvais règnes peuvent toutefois avoir autant d'utilité que les bons puisque tous ses excès auront au moins conduit à l'élaboration de la Magna Carta mais le personnage lui-même ne sort pas grandi de cette biographie et à moins que de nouvelles découvertes viennent ébranler les connaissances que l'on a du bonhomme, ce n'est pas volé.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 20 Mars 2017, 18:23bouillonnant dans le chaudron "Littérature".