Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Joker

Le Joker a été relâché de l'asile d'Arkham, ayant visiblement réussi à convaincre les médecins qu'il n'était pas fou (ce qui prouve une fois de plus qu'à Arkham, les dingues ne sont pas tous dans les cellules capitonnées). Il est de retour en ville, et il n'est pas content: on a profité de son absence pour se partager les morceaux, et il compte récupérer ce qui lui est dû.

Brian Azzarello au scénario et Lee Bermejo au dessin se sont associés pour ce comics sobrement intitulé Joker, qui a bénéficié d'une certaine publicité: il faut dire qu'il est sorti seulement quelques mois après le succès de The Dark Knight et il était difficile de ne pas faire le lien entre le Joker d'Heath Ledger et le look de ce Joker-ci. Pour mettre les choses au point, Bermejo a dessiné les premières planches avant même que le look de Ledger soit révélé. Ce point commun est cependant logique: quand on veut faire dans le réalisme (relatif), un sourire de Glasgow est le choix le plus logique pour expliquer un rictus permanent qu'une baignade dans un acide bizzaroïde. Car oui, l'atmosphère est ici au polar réaliste et violent (une violence qui passe plutôt bien, à part dans une scène vers le début, un peu over the top pour vraiment fonctionner), et la galerie de méchants est revisitée de façon plus ou moins importante.

Ainsi, Killer Croc est plus un colosse avec une sale maladie de peau qu'un véritable monstre de foire comme c'est souvent le cas, Harley Quinn est présente mais loin du moulin à paroles survoltée qu'on connait, etc. En ce qui me concerne, ces changements m'ont plu, même si je les aime dans le cadre d'une histoire qui se suffit à elle-même, et hors-continuité. Je ne voudrais pas pour autant que ça devienne la norme pour les futurs Batman. Le traitement du personnage de Double-Face ne m'a pas déplu, mais ne m'a pas complètement convaincu: il est le seul a vraiment contester le pouvoir du Joker plutôt que s'applatir dès le début, mais il n'arrive pas à être une véritable menace pour lui. J'ai trouvé le moyen de pression du Joker sur lui, bien que vague, très intéressant (Harvey n'est pas du genre à avoir peur de mourir mais comment réagirai(en)t-il(s) s'il y avait moyen de tuer une de ses personnalités tout en le laissant en vie, sans qu'on sache d'avance quelle personnalité s'en tirerait?).

Une des autres bonnes idée est que l'histoire est racontée du point de vue d'un simple homme de main du Joker, Jonny Frost, une petite frappe sans envergure qui veut être quelqu'un, et qui va vite déchanter. Cela permet d'avoir un aperçu de la personnalité du Joker au plus près, sans qu'il perde de son mystère et de son imprévisibilité. Le traitement de Batman est également réussi: il apparait très peu, n'est jamais nommé (sauf à la toute fin), mais on sent sa présence, et la façon dont il est dessiné met en valeur à quel point il apparait comme effrayant pour la pègre de Gotham. Les dessins sont d'ailleurs vraiment excellents. Les couleurs sont également très bien, mais je préférais les versions en noir et blanc qui ont pu circuler sur le net.

Joker est donc globalement une réussite, pour autant qu'on ne soit pas allergique à une vision "réaliste" de l'univers du caped crusader. En tout cas, c'est loin d'être un simple produit surfant sur la vague de The Dark Knight.

 

potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 10 Novembre 2008, 22:00bouillonnant dans le chaudron "Manga/Bandes dessinées".