Andy Kelp approche John Dortmunder avec une nouvelle idée de coup susceptible de faire leur fortune. Une idée qui n'est pas tout à fait la sienne puisqu'il l'a trouvée dans un roman de Richard Stark où le personnage principal, Parker, enlève le fils d'un riche homme d'affaires contre rançon. Toutes les étapes du plan sont détaillées dans le livre mais il y a un petit problème: Parker et Dortmunder n'évoluent pas vraiment dans le même univers.

Trouver une édition papier de ce volume de la série des Dortmunder était beaucoup moins aisé que pour les autres. En effet, pour une raison que j'ignore, il n'a plus été réédité depuis des années et n'est donc disponible que d'occasion, ou en version numérique. Est-ce pour une sombre histoire de droits ou parce qu'il se situe un peu à part du reste de la série en proposant un crossover avec l'autre série mythique de Westlake, celle mettant en scène Parker, écrite sous le pseudonyme de Richard Stark?

Crossover est toutefois un poil mensonger. Dortmunder et Parker ne cohabitent pas, le second n'existant que sur papier et le roman qui sert de base à l'intrigue n'a jamais été publié en réalité. C'est néanmoins un clin d’œil amusant. On s'éloigne également un temps des cambriolages pour une histoire de kidnapping. Plutôt risqué, d'une part parce que cela peut égratigner la sympathie que l'on porte aux protagonistes (voler une banque c'est une chose, un enfant en est une autre) mais aussi parce qu'il y a toujours un risque que le personnage du gamin, surdoué ici qui plus est, tape sur les nerfs. Ce n'est heureusement pas le cas pour cette fois, on pourrait même faire remarquer que Jimmy est sous-exploité bien qu'il soit responsable de la pirouette finale. On retrouve en tout cas le noyaux du gang: Dortmunder, Kelp, May, Munch et M'man Munch, les réunions chez Rollo, les dialogues savoureux et un plan bien rôdé qui se poursuit malgré les imprévus... Le plus grand imprévu étant d'ailleurs que la bande de bras cassés, en dépit ou à cause de toutes les sorties de route, arrive à passer pour de redoutables pros du kidnapping et non des losers qui ne contrôlent pas grand chose.

Jimmy the Kid, comme les deux précédentes mésaventures de Dortmunder, c'est l'assurance d'un bon gros moment de détente au côté de "héros" bien malchanceux mais qui offrent une belle occasion de rire.