Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Hero Corp, saisons 3 à 5
Après le naufrage de leur navire, les membres survivants d'Hero Corp sont éparpillés sur ce qui semble être une île. John et ses compagnons trouvent refuge dans le château de Miss Moore qui tente de reconstruire l'organisation. John a de plus en plus de mal à maîtriser ses pouvoirs et intéresse les adeptes du maléfique Hypnos qui cherche à s'incarner en lui.

Combien de temps peut-on laisser une série en stand-by avant de s'y remettre, sans même se rafraichir la mémoire en revoyant les épisodes que l'on connait? Chacun aura son propre record mais Hero Corp pourrait être le mien puisque j'avais vu les deux premières saisons, à en juger par ce blog, en 2010. Entretemps, Simon Astier a signé trois saisons entre 2013 et 2016 et les délais de conception laissent imaginer quelques difficultés à poursuivre, la dernière saison s'étant montée en partie grâce à un financement participatif suite au retrait d'un partenaire de la production. Cela peut expliquer en partie l'aspect chaotique du déroulement des intrigues et surtout des changements d'une saison à l'autre. La troisième se passe ainsi toujours dans la campagne française où nos braves super-héros cohabitent tant bien que mal avec des villageois tandis que des super-vilains accroissent leur emprise sur la région, la saison 4 se passe en grande partie dans un milieu carcéral décalé tandis que la dernière déménage dans les environs de Montréal. De quoi changer d'horizon à chaque fois mais non sans quelques frustrations: certains personnages disparaissent purement et simplement d'une saison à l'autre sans explication ou si peu, le cliffhanger de la saison 4 est réglé hors-champ pour laisser place à une nouvelle situation. Question de disponibilités des acteurs, personnages dont le scénariste ne savait plus que faire, un peu de tout peut-être.

Le traitement du personnage de Jennifer est à ce titre particulièrement représentatif des problèmes de la série: intérêt amoureux du héros qui se révèle lié à deux des antagonistes initiaux, on ne fait pas grand chose de son ascendance, elle est sans cesse rabaissée sans que la conduite de John ou des autres soient jamais critiquées et elle est réduite à un simple caméo dans la dernière saison pendant que le héros passe à autre chose sans que leurs relations soient jamais discutées pour parvenir à une véritable résolution. Les ambitions sont affichées avec une montée en gamme des effets spéciaux et des moyens mais les nombreux rebondissements conduisent parfois à une confusion (bon courage pour la saison 5 et ses histoires de doubles où l'on ne sait plus bien qui est à l'origine de quoi) et les lieux de l'action étant réduit, surtout en saison 3, on a parfois le sentiment de tourner en rond et pas seulement géographiquement.

Malgré ces défauts flagrants, la série parvient cependant à maintenir l'intérêt. Le format court aide certes à enchaîner les épisodes mais tout en implantant ses super-héros dans la France profonde, Simon Astier conserve une logique de comics avec toutes les intrigues possibles: les liens familiaux compliqués, le passage du côté obscur, les personnages que l'on croit morts qui réapparaissent, des alliances de pouvoir, un épisode spécial zombie, etc. Difficile de s'ennuyer d'autant que si le parcours de certains personnages n'aboutit nulle part, dans d'autres cas on a quelques évolutions intéressantes: ainsi, le pouvoir de persuasion de Stan finit par fonctionner quand celui-ci comprend quelle méthode appliquer et elle vaut le détour, Klaus abandonne peu à peu le simple bourrinage (la carrière d'Alban Lenoir au cinéma devenait également bien plus riche, ceci explique peut-être cela) tandis que Doug prend sa place dans la peau du gros dur, ce qui n'est pas plus mal car le gag du gars qui se fige quand il entend un mensonge est vite essoufflé.

L'idée de représenter les informations concernant les super-héros au travers de comics (dessinés par Olivier Peru aussi en charge du générique) plutôt que des journaux classiques est décidément une des bonnes trouvailles de la série. Côté interprétation, Agnès Boury m'avait paru vraiment à la traine dans les premières saisons et je m'en suis souvenu en commençant la troisième mais alors que celle-ci progresse, elle semble enfin trouver le bon ton. Les acteurs-invités sont nombreux et on appréciera diversement leur humour (j'ai appris à cette occasion que Courtemanche aurait pu jouer Jar-Jar dans La Menace fantôme même si l'info ne date pas d'hier et je ne sais que faire de cette anecdote).

Inégale et donnant parfois l'impression de naviguer à vue, Hero Corp reste néanmoins une série attachante qui à l'instar du Visiteur du Futur tente sous une approche humoristique d'amener un nouvel univers ici super-héroïque, là de science-fiction sur les écrans français, avec pas mal de système D.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 24 Février 2024, 17:51bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".