Alors que le roi protestant James Ier a accédé au trône d'Angleterre une poignée d'années plus tôt, sir Robert Catesby, aristocrate catholique lassé des persécutions envers ses co-religionnaires, élabore un complot pour faire sauter le Parlement lors de la cérémonie d'ouverture du 5 novembre 1605. Un certain Guy Fawkes se joint à la conspiration.

Surtout connu pour l'instant comme le Jon Snow de Game of Thrones, Kit Harington est aussi un lointain descendant de Robert Catesby. Sa notoriété est donc l'occasion pour lui de coproduire un projet qui lui tenait visiblement à cœur, une mini-série de trois épisodes diffusée ces dernières semaines sur la BBC, histoire éventuellement de rappeler aux téléspectateurs anglais ce qui a abouti à la Guy Fawkes Night qui se célèbre outre-manche tous les 5 novembre.

Car si c'est surtout le nom de Guy Fawkes qui est resté en mémoire et continue d'influencer la culture populaire, il ne s'était pas lancé dans un projet solo.

Gunpowder retrace donc en trois heures les préparatifs, l'échec et les conséquences de la Conspiration des Poudres, avec toutes les qualités qu'on est désormais en droit d'attendre d'une mini-série de la BBC, mais pas grand chose de plus. Si Kit Harington affiche le même air tristounet devant la cruauté du monde que lorsqu'il est dans la peau de Jon Snow et n'est pas totalement convaincant en comploteur, le reste de la prestigieuse distribution effectue correctement son boulot. On retrouve avec plaisir des interprètes comme Liv Tyler ou Peter Mullan au milieu du défilé d'habitués de séries de la chaîne tels que l'inévitable Mark Gatiss, Derek Riddell, Edward Holcroft ou encore Robert Emms. À des lieux du soupirant malheureux de Mary Crawley dans Downton Abbey, Tom Cullen campe un Fawkes brut de décoffrage mais finalement assez peu fouillé par rapport à d'autres protagonistes.

La reconstitution est soignée mais l’œil exercé repérera que le tournage, contrairement à l'action, a eu lieu dans le Yorkshire et on reconnaîtra à l'occasion quelques demeures déjà aperçues dans Jonathan Strange and Mr Norrell par exemple, ce qui peut sortir un temps de l'histoire.

Tout cela est bel et bon, mais en dehors de quelques scènes de torture et d'exécutions pittoresques, Gunpowder laisse une impression fugace et n'arrive pas à s'imposer à l'esprit à l'instar d'un Wolf Hall pour rester dans ce que la BBC peut proposer en terme de mini-séries historiques. Recommandable, donc, à défaut d'être mémorable.