Le roi Charles Ier est en conflit avec le Parlement et la menace d'une guerre civile se profile. Loin d'être à l'abri des querelles humaines, la Cour d'Onyx et ses êtres féériques pourraient se retrouver impliqués malgré les efforts de la Reine Lune pour maintenir paix et neutralité. L'aide d'alliés humains ne sera pas forcément suffisante pour sortir indemnes des aléas de l'Histoire et des complots des autres cours elfiques.

Minuit Jamais ne Vienne, le premier opus de ce cycle signé Marie Brennan, ne m'avait pas laissé de mauvaises impressions mais ces dernières étaient très fugaces: deux ans plus tard, il ne me restait plus grand souvenir des événements du roman au moment d'attaquer sa suite. Ce n'est pas un grand handicap car s'il est fait référence à des péripéties de l'épisode précédent, ce volet-ci se déroule quelques décennies plus tard et si la Cour d'Onyx et ses habitants en sont plus ou moins là où on les avait laissés, les personnages humains ont logiquement disparu et laissé place à de nouveaux venus.

Le principe reste le même: on suit des événements en surface tandis qu'à l'insu de l'humanité, un univers peuplé de Fées évolue en parallèle et subit les conséquences de ce qui se passe, avec un débat s'ils doivent influer sur notre Histoire ou rester en dehors. Cette fois-ci, on assiste à une intrigue se déroulant durant l'opposition entre Charles Ier et son Parlement et s'achevant sur le grand incendie qui a ravagé Londres sous le règle de Charles II. Tout cela ne semble pas avoir grand rapport mais le lien apparait petit à petit et il faut savoir se montrer patient. On reste en effet un bon moment extérieur aux événements, la faute principalement à des personnages auxquels il n'est pas aisé d'accrocher: Antony n'est pas très charismatique, Lune se révèle très passive pendant une bonne partie du tome, ce qui s'explique par sa peur de ressembler à la précédente Reine qui ne reculait pas devant des décisions fortes mais avait maintenu un règne de terreur que Lune ne veut pas reproduire. Heureusement, quand on comprend mieux où Marie Brennan désire nous emmener, le récit décolle enfin vraiment et les dernières pages s'avèrent bien plus passionnantes tandis que la plume de l'autrice est toujours pleine de charme.

Gît dans les Cendres n'est pas un roman particulièrement trépidant, les personnages manquent d'aspérités ou de traits qui les rendraient véritablement mémorables et pourtant, petit à petit, la magie opère et on se laisse entrainer par joli récit.