Daenerys et ses troupes arrivent à Wintefell et il n'est que temps car le Roi de la Nuit et son armée de morts-vivants ont enfin franchi le Mur. Hélas, cela n'empêche pas les dissensions de continuer, à King's Landing où Cersei compte bien laisser les Marcheurs Blancs la débarrasser de ses ennemis, et au Nord où les guerres passées ne sont pas oubliées.

Six petits tours et puis s'en va. On en est enfin à la dernière saison de la série, avec une attente de deux ans, mais avant l'affrontement épique contre les Marcheurs Blancs, on reprendra bien une dernière fois d'un épisode d'introduction qui nous offre un tour d'horizon de la galerie de personnages encore en lice. Heureusement, les survivants ont tendance à se masser désormais plus ou moins au même endroit, ce qui rend l'épisode moins éclaté que de coutume. Un resserrement sur une poignée de lieux qu'on illustre dès le générique, modifié pour l'occasion, ce qui est déjà une surprise bien sympathique.

Pour le reste, une bonne dose de frustration devant les diverses divisions à Winterfell alors qu'un ennemi commun avec qui on ne peut négocier devrait suffire aux personnages pour qu'ils mettent leur égo de côté le temps de régler ce petit problème. En même temps, rien de plus réaliste, l'être humain a du mal à appréhender son annihilation totale et personne n'a envie de ressortir pigeonné une fois la crise passée. Espérons que ça ne phagocyte pas le récit, mais la scène entre Daenerys et Sam en témoigne, la guerre a entrainé une telle réaction en chaine d'exécutions et de règlements de comptes que tous les liens entre les personnages sont impactés. On retrouve même cela dans les retrouvailles entre Jon et Arya, tant attendues mais finalement beaucoup moins chaleureuses que prévues, car rattrapées par la politique.

Je vous en prie, faites comme si on n'était pas là, on ne fait que regarder!

Il y a encore quelques retrouvailles, et ce n'est pas tout à fait terminé puisque Theon expédie l'évasion de sa sœur avec une efficacité qu'on ne lui connaissait pas pour partir se battre dans le Nord et Jaime arrive tout juste à Winterfell quand se clôt l'épisode, juste après une petite scène horrifique qui rassure sur le sort de Tormund mais pas vraiment sur la suite (et renvoie à la scène d'ouverture de la série. D'ailleurs, il y a pas mal d'effets-miroir avec le tout premier épisode).

Au sud, Cersei est sur la lancée de ses projets confiés en saison 7: que ses ennemis humains s'entretuent avec les Marcheurs Blancs, avec sa Compagnie dorée, même venue sans éléphants, elle est prête à accueillir les survivants... Croit-elle. Et pour faire bonne mesure, voici Bronn engagé pour assassiner ses deux frangins. Entourée de mercenaires, Cersei est bonne pour être trahie de toutes parts, mais elle a déjà réussi à se sortir à bon compte de la saison précédente malgré les adversaires liguées contre elle, donc ne vendons pas la peau de l'ours trop tôt. Euron, quant à lui, continue d'être un guignol. Les personnages composites sont parfois nécessaires dans les adaptations mais en mélangeant dans la marmite un peu d'Euron, un peu de Victarion, un peu de Kettleback et un peu d'Aurane Waters, ce qui en résulte ressemble surtout à un complet tocard qui a eu une chance inespérée.

En attendant de découvrir son sort, que les scénaristes ont intérêt à rendre croquignolet, nous voilà lancé. L'épique, ce n'est pas pour tout de suite, mais cette saison promet de grands moments.