Stannis et sa flotte arrivent en vue de Port Réal, et Tyrion a mijoté une stratégie pour les accueillir. Cela sera-t-il suffisant pour autant?

Comme d'habitude, le générique survole la carte de Westeros et ses lieux principaux de l'action, mais une fois n'est pas coutume, l'épisode lui-même ne concentre que sur un seul lieu, Port Réal, sans perdre cinq minutes à prendre des nouvelles de Dany ou Jon, et il fallait bien cela pour traiter du grand moment de la saison, la bataille de la Nera. Grand moment renforcé par le fait qu'on a confié l'écriture à GRR Martin en personne et qu'on a confié la réalisation à Neil Marshall. Bref, on a mis les petits plats dans les grands.

Notons quand même que les contraintes se font parfois sentir: point de chaîne pour bloquer la flotte dans la baie, on simplifie la logistique, point de catapultes pour balancer de la caillasse sur l'ennemi, et on n'a finalement pas l'impression que les défenseurs soient bien nombreux tant on évite les plans larges, tandis qu'en face on est plus dans l'assaut d'un bout de mur que dans une déferlante de toutes parts.

Qu'importe, car on parvient à traduire la tension d'avant-bataille à merveille, et les personnages ont tous l'occasion de dévoiler leur courage ou leur sensibilité une fois l'affrontement entamé (à l'exception de Joffrey, naturellement, bien content de trouver un pretexte pour quitter le champs de bataille après avoir fait le faraud). Quel plaisir de voir Stannis toujours en première ligne, Tyrion se transformer en chef de guerre, Sandor céder face à sa seule phobie et décider d'abandonner les Lannister en proposant à Sansa d'en faire de même, Sansa assurer dignement son rôle tout en renvoyant à Joffrey son manque de courage à mots couverts, cette godiche de Lancel tirer l'épée une fois plongée dans le bain, et Pod l'écuyer de Tyrion qui assure sans en avoir l'air, tout ça pour finir sur cinq dernières minutes magistrales.

Sans parler de l'introduction bien en amont d'une certaine chanson qui aura le temps de revêtir une signification pour le spectateur plutôt que d'être balancée au dernier moment lors d'un certain événement.