Après bien des années d'absence causée par une dispute avec son père, Richard Garth revient discrètement sur sa terre natale, dans le Lake District. Quelques jours plus tard, le vieux Garth est retrouvé mort abattu d'un coup de fusil.

Un fils rejeté par son père qui revient dans la région qu'il a quitté, le père retrouvé mort dans la foulée, voici un cas qui semble plié d'avance et l'on se doute qu'E.C.R. Lorac (de son vrai nom Edith Caroline Rivett) réserve une solution moins évidente. D'ailleurs, Richard n'est pas vraiment le suspect numéro 1 dans cette affaire: les quelques personnes qui le savaient dans la région ne le pensent pas capable de meurtre, les policiers chargés de l'enquête mettent du temps à réaliser qu'il était dans le coin. C'est l'inspecteur MacDonald de Scotland Yard, personnage récurrent de l’œuvre de Lorac, qui va faire la lumière sur cette affaire rondement menée.

L'intérêt de l'intrigue repose moins sur les rebondissements de l'investigation, relativement simple, que sur l'ambiance posée: on a affaire à un mystère rural, la victime est un propriétaire terrien important mais contrairement à beaucoup de cosy mystery se déroulant à la campagne, on ne tourne pas autour de la vaste demeure familiale. Pour obtenir des informations, il faut savoir parler aux fermiers des alentours, ce que sait faire MacDonald, contrairement à son prédécesseur. Le roman a été écrit en 1944 et se déroule également pendant la guerre, on y fait référence au détour d'un dialogue mais loin du front la vie semble presque n'avoir pas varié.

Le roman est court, prend le temps de poser ses personnages avant de filer vers sa conclusion mais dépeint dans la foulée un cadre vivant dans lequel on se plonge sans peine. Cette édition comprend une nouvelle, The Live Wire, sans rapport avec le roman qui précède et extrêmement concise, un bonus plaisant mais pas indispensable.