Sara Joslyn a accepté un emploi de reporter à Galaxy-Hebdo, revue à grand tirage ne s'embarrassant guère de scrupules pour obtenir des scoops concernant la vie des stars ou traiter de sujets comme les bienfaits du régime bière-frites. Dès son premier jour, elle tombe sur un cadavre au bord de la route conduisant aux locaux du journal, où sa découverte n'intéresse guère son supérieur hiérarchique, Jack Ingersoll. Sara a fort à faire avec son boulot, mais en vient également à la conclusion que le ou la coupable doit être un membre de la rédaction.

Donald Westlake est surtout connu, sous ce nom-là en tout cas, pour écrire des romans policiers au ton humoristique, comme la série des Dortmunter et, sous le pseudonyme de Richard Stark, des polars plus hard-boiled mettant en scène le truand Parker. Faites-moi confiance est le premier des deux livres mettant en scène Sara Joslyn et ils sont beaucoup moins fameux, mais c'est ce que j'ai dans ma bibliothèque, les ayant lu une première fois il y a... avant la création de ce blog, en tout cas.

En le relisant, je me suis trouvée dans le schéma-type où je ne me souvenais pas de grand chose mais au fil des pages, certaines situations et répliques me revenaient, ainsi au bout d'un moment de l'identité du personnage ayant fait le coup si ce n'est pour quelle raison. Ce qui importe peu car il faut bien dire que l'intrigue policière est assez mince et n'avance que par à-coups, ce qui se justifie par la plongée de Sara dans son nouveau monde qui ne lui laisse guère de loisirs pour jouer les Miss Marple. C'est bien les passages où nos journalistes sans scrupules se tirent dans les pattes pour satisfaire les désirs du terrible directeur de Galaxy-Hebdo qui intéresse Westlake et cela donne lieu à des épisodes hauts-en-couleur, notamment la prise d'assaut d'un mariage de star par une cavalerie de paparazzi. Sara se révèle vite très douée à ce jeu-là, trop douée même, au risque de vite devenir antipathique (en particulier vis-à-vis de sa colocataire et collègue Phyllis) tandis que son rédac-chef Jack se trouve vite une conscience. On sent également que le bouquin a été écrit dans les années 80 avec la psychose concernant le SIDA que l'une des collègues de Sara va utiliser. On est un peu mieux éduqué sur la question de nos jours, du moins faut-il l'espérer.

Faites-moi confiance ne vaut donc pas tellement pour son enquête-prétexte mais plutôt pour cette petite plongée dans les eaux boueuses de la presse à scandales. Cela reste néanmoins très léger mais toujours distrayant et enlevé.