Yaz, Dan et le professeur Jericho sont coincés sur Terre au début du XXe siècle et cherchent une porte de sortie. Tandis qu'on en apprend plus sur la Division et ses liens avec le Docteur, le Grand Serpent approche UNIT, Vinder et Bel vadrouillent dans la galaxie et les protections visant à abriter la planète bleue du Flux sont fragilisées.

C'est pas tout ça les enfants mais il faudrait peut-être penser à conclure. Ce sera pour la semaine prochaine mais avec cet épisode, on se dirige gentiment vers la fin de cette histoire pour le moins alambiquée et pour l'instant on semble avoir un schéma: épisode impair très éclaté où l'on suit des personnages un peu partout dans l'espace et le temps, épisodes pairs plus ramassés en un lieu même si pas totalement centrés sur un seul arc. Il est peu probable que le prochain soit dans ce moule, avec tout ce qu'a lancé Chibnall cette saison et qui va bien devoir s'agencer. Bien qu'il rappelle donc dans sa structure Once, Upon Time, ce cinquième chapitre est plus agréable à suivre bien que l'on pourrait lui reprocher à peu près les mêmes choses. Néanmoins, toute la partie avec Yaz, Dan et Jericho (qui n'était donc pas là que pour un épisode et s'intègre vite et bien) est amusante, avec un bon parfum d'aventures rétro et humoristiques.

Pour le reste, sans trop de surprises, le cliffhanger de malade de la semaine précédente est immédiatement désamorcé, et le Docteur revenue dans son état habituel retrouve hélas un rôle très passif où elle doit se contenter d'écouter des explications sur tout ce qui se passe. On commence toutefois à nouer les fils de son existence pré-Hartnell et la perspective de retrouver tous ses souvenirs est à portée de main, à moins que Swarm et Azure ne s'en mêlent (et doit-on vraiment tout savoir de l'existence de la Seigneuresse du Temps? La question se pose depuis la saison précédente). C'est la partie la plus laborieuse de l'épisode, la moins stimulante si l'on excepte les petites scénettes avec Bel d'un côté et Vinder de l'autre qui poursuivent un voyage dont on n'a décidément pas grand chose à faire (on peut spéculer que Bel est enceinte du Timeless Child, certains le font mais honnêtement, quel intérêt?). Oh, et puis il y a un Ood, ça faisait longtemps qu'on avait pas vu un Ood!

Comme si l'on n'en avait pas assez, revoilà le Grand Serpent qui est donc un Grand Méchant et pas seulement un élément de la backstory de Vinder. Le voilà sur Terre à se coller à UNIT depuis sa création et il y a un petit parfum de série classique là-dedans, ce n'est pas sans rappeler le Maître période Roger Delgado qui affrontait régulièrement cette noble institution (le serpent peut aussi évoquer le Maître version Eric Roberts mais veut-on s'en rappeler?). Sans parler de l'alliance avec une espèce ennemie du Docteur qui renvoie à certains plans du Maître qui lui échappaient systématiquement. Est-ce que "Prentis" est un nouvel avatar du Maître? Il est un peu tôt après la saison 12 pour en amener une nouvelle incarnation donc j'en doute, le Valeyard c'est casse-gueule même si ça aurait un sens vu le format de cette saison et puisque le Maître et le Docteur ont connu une incarnation féminine, rien n'empêche la Rani de revenir sous les traits du Rajah... J'en doute aussi et il est tout de même plus probable qu'il s'agisse d'un personnage inédit mais Craig Parkinson se révèle un bon apport à ce foutoir.

En tout cas, c'est le grand retour de UNIT et de Kate Stewart et l'on comprend mieux leur absence cavalièrement amenée dans Resolution. De là à dire que Chibnall avait tout prévu dès le début et sait vraiment ce qu'il fait, il y a un pas que je ne franchirais pas. Peu de Swarm et Azure dans cet épisode même si là encore on glane quelques informations sur leur plan et leur but, leur capacité à annihiler d'un geste les gens sur leur chemin reste impressionnante même si face à une telle nonchalance, leur inaction contre des personnages vraiment importants n'en ressort que plus (c'est souvent l'inconvénient des ennemis trop puissants, cela dit. Au moins pour Kate face à Prentis on pense à une parade).

À voir la semaine prochaine si les ambitions de Chris Chibnall débouchent sur quelque chose de satisfaisant ou si tout va retomber comme un soufflé. En attendant, on se sera tout de même amusé.