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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Doctor Who, saison 11 épisode 3: Rosa
Le TARDIS se matérialise à Montgomery, Alabama, en 1955, et ses occupants croisent la route d'une certaine Rosa Parks, mais commencent à craindre que quelqu'un tente de changer l'Histoire.

Après une première expédition dans l'espace/le futur, c'est l'heure pour les compagnons du Docteur de revisiter le passé de leur bonne vieille Terre, et on ne leur facilite pas la tâche: en effet, pas question ici de serrer la pince de Dickens, Shakespeare ou encore Agatha Christie, le TARDIS les envoie en Alabama pendant la ségrégation, ce qui sera particulièrement éprouvant pour Ryan et Yaz. Néanmoins, on renoue avec le concept de centrer l'épisode sur une personnalité historique, ce qui manquait un peu depuis la saison 5 avec Van Gogh (certes, on aura par la suite croisé Nixon, Nefertiti ou Elizabeth Ière, mais l'intrigue ne tournait pas autour d'eux): ici, Rosa Parks tient le rôle titre (incarnée par Vinette Robinson, la Sally Donovan de Sherlock). Et Ryan aura également droit à un petit bonus.

Pour l'écriture, Chris Chibnall s'est adjoint les services de Malorie Blackman, connue pour ses romans de SF destinés aux adolescents, et qui semblait un choix pertinent (elle avait d'ailleurs déjà fait une incursion dans le Whoniverse en écrivant la nouvelle The Ripple Effect mettant en scène Seven. Je serais tout de même curieuse d'en connaître un peu plus sur les méthodes actuelles de l'écriture des épisodes de Doctor Who car Chibnall avait évoqué le fait de travailler avec un staff de scénaristes à l'américaine plutôt que de manière individuelle comme ses prédécesseurs mais pour l'instant, on met toujours en exergue le nom des auteurs en début d'épisode et il est difficile de savoir qui est responsable de quoi (ah, The Writer's Tale était décidément une mine d'information sur la conception de la série sous Davies, il est bien dommage de ne pas avoir l'équivalent pour les autres et de devoir se contenter d'interviews classiques et de bruits de couloir!). Bref, Rosa, donc, un épisode dont le point de départ était prometteur mais qui pèche dans son exécution.

En effet, certains passages font plaisir (le Docteur continue d'apporter des variations dans sa garde-robe selon que le voyage s'effectue dans le passé ou dans l'espace), certaines répliques font mouche (la réponse de Ryan à la serveuse raciste, l'allusion à Banksy) mais les péripéties s'enchaînent sans dynamisme alors qu'on aurait dû, comme lors de la course de l'épisode précédent, ressentir une tension allant crescendo alors que le moment historique qui doit s'accomplir approche. Certains passages sont franchement laborieux alors que les efforts de Krasko pour faire dévier le cours de l'Histoire et ceux des héros pour corriger le tir auraient pu injecter un vrai rythme à l'ensemble.

Les scènes se succèdent avec les héros se demandant quoi faire, répondant à leur propre question, et mettant calmement leur plan en action jusqu'à la petite embûche suivante. À ce titre, l'enjeu de faire en sorte que ce soit bien Blake qui se retrouve au volant du bus s'avère une bonne illustration du problème: on montre bien à quel point le racisme est généralisé et virulent, aussi pourquoi changer de chauffeur pourrait-il risquer de changer quoi que ce soit, lui ou un autre aurait réagi pareillement face au geste de défi de Rosa Parks. Admettons cela dit que le Docteur n'ait voulu courir aucun risque, mais les personnages, tout en récapitulant régulièrement ce qui doit se passer, ne donnent jamais l'impression qu'il y a une véritable urgence, et en cela ne sont une nouvelle fois pas aidés par l'aspect technique. Encore une fois, l'image est belle, mais c'est le seul véritable atout que l'on peut noter depuis ce début de saison.

De plus, l'antagoniste est anecdotique, avec des intensions mal établies (qui auraient sans doute été plus claires et crédibles s'il était venu d'un futur bien plus proche que celui que ses accessoires laissent supposer. Il aurait pu en prendre possession par accident avec tout ce qui traine sur Terre depuis les débuts de la série et en faire mauvaise usage, mais non). Certes, on pourra judicieusement faire remarquer que la vraie menace dans cet épisode ne vient pas d'un individu malfaisant mais du racisme généralisé et des lois et des mentalités de l'époque et du lieu (et si ce n'était que de cette époque et de ce lieu) et de ce point de vue l'épisode, tout en restant accessible à un jeune public, et justement parce qu'il s'adresse à un jeune public, se défend bien, mais cette incapacité à proposer un méchant mémorable depuis le début de la saison commence à inquiéter.

Malgré des intentions louables de traiter de thèmes de société importants et d'être éducatif, comme cela a toujours été la vocation de la série, Rosa ne convainc pas quand il s'agit de faire passer ses messages au travers d'une intrigue bien menée et prenante malgré les efforts des acteurs. On ne peut pas exiger d'un showrunner qu'il trouve d'entrée de jeu son tempo, mais je me demande combien de temps je vais continuer de me répéter ça pour me rassurer avant d'être enfin réellement emportée par un épisode.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 21 Octobre 2018, 23:04bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".


Ingrédients :

  Campanita
Campanita
23-10-18
à 16:00

Je remarque un truc avec les épisodes centrés sur un personnage historique: il y a d'une part le personnage en question et d'autre le problème/monstre de la semaine, et souvent, l'accent et mis sur l'un au dépend de l'autre. C'était le cas avec Van Gogh: un superbe épisode du point de vue de l'émotion, qui amène à s'intéresser au peintre et à son travail (alors que je suis plutôt Dalí ou Magritte)et dont le drame est poignant (franchement, je pleure autant que lui dans la scène du musée à la fin). En revanche, l'alien du jour est pas terrible, et le fait qu'il soit invisible c'est comme si on avait un énorme panneau "On économise le budjet effets spéciaux pour le season final!".

Avec Rosa, c'est un peu la même chose. Le sujet est vraiment prenant, et les situations auxquelles les personnages sont confrontés, même les moins bien amenées, font se tordre les tripes. Le Docteur est en retrait à part quelques moments de badassitude, mais c'est tant mieux, un épisode pareil était fait pour les humains. Et ils parviennent à être tous les trois touchants. Yaz, que je trouvais à la traîne par raport aux autres, se rattrape bien (et apparemment l'épisode suivant sera pour elle); Ryan est moins le jeune casse-cou qui fonce sans réfélchir (et sa réplique face à la serveuse était de fait parfaite); et Graham...ce n'est définitivement pas le vieux grincheux et cynique qu'on aurait pu craindre, c'est même Papy la Déconne par moments... et sa réaction à la fin quand il comprend qu'il va devoir laisser faire sans rien dire...je crois qu'il a été un porte-parole fidèle de l'émotion du spectateur. Quant à Rosa, dont je ne connaissais l'histoire que très vaguement (je pense avoir entendu parlé d'elle dans un dessin animé obscure vu durant mon enfance), c'est également un personnage très touchant.

Mais le méchant est encore une fois assez nul. Déjà, il manque carrément de charisme et son objectif est mal défini. Apparemment, c'est juste un raciste bête et méchant. Cela dit, les gens comme ça existent et c'est une triste réalité. En fait, il me fait penser à un youtubeur dont je tairais le nom, dont la chaîne est remplie de vidéos visant à "casser du vegan, de la féminazi, du geek et du SJW", parce que ceux-ci "pourrisent notre culture". Ensuite, pour ce qui est de l'intrigue en elle-même: mais qui a bien pu croire une seule seconde que la Team TARDIS allait échouer et que l'histoire allait être modifiée? C'était cousu de fil blanc (jeu de mots involontaire).

Pour l'instant (enfin, seulement trois épisodes, ce qui est peu), je crois que le style Chibnall c'est : bons personnages, bonne émotion, jolies images mais un rythme inégal, un manque de dynamisme et des méchants sans charisme.

Ah, et la musique de Karko, ce "dun dun dun", ça me donnait envie de rigoler, ça faisait vraiment: "Attention, individu louche qui rôde sournoisement".

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
23-10-18
à 16:44

Re:

Pour le méchant, je comprend l'idée mais je trouve que le faire venir d'un futur aussi lointain (72e siècle ou quelque chose comme ça) me paraissait peu crédible, je pense qu'à ce stade, même si le racisme n'a pas disparu, il se focaliserait sur autre chose et avec des humains loin d'être le centre de l'univers, sans vouloir faire offense à Rosa Parks, je ne pense pas qu'elle représente à ce point le début de la lutte. Alors qu'on aurait l'équivalent de ton youtubeur (je crois que je vois qui c'est), d'aujourd'hui, ou du XXIIe siècle qui serait entré en possession d'un matériel pareil d'une façon ou d'une autre, ça aurait davantage tenu la route à mes yeux qu'un grand criminel qui vient de plus de 50 siècles dans l'avenir.

Pour les épisodes historiques, je ne sais pas. C'est vrai que pour Van Gogh, c'était très bien pour expliquer la dépression aux enfants, moins en terme de monstre, mais je trouve quand même que le thème était plus habilement traité et que le côté cheap de la bestiole se comprenait dans la place qu'occupait l'épisode au sein de la saison, qui est avant le grand final et après un double. Je pense déjà qu'avoir un épisode au ton plus grave et sans grand méchant aurait pu fonctionner si Rosa avait succédé à un épisode très enjoué ou très spectaculaire avec un vilain mémorable. Là, on enchaîne des histoires très sages sans antagonistes marquants, alors que si on avait alterné, on aurait mieux accepté que ce coup-ci l'intérêt soit ailleurs.

Mais je trouve que pour les autres personnages historiques, ça fonctionnait mieux car ils s'intégraient à l'histoire, ou alors on arrivait à broder autour d'eux une histoire délirante mais qui dans le cadre de la série faisait sens, comme avec Agatha Christie. L'ennui c'est qu'avec Rosa Parks, on ne peut pas se permettre de vraiment s'amuser car c'est trop sérieux, et on sent trop que les scénaristes sont partis d'elle et du thème du racisme et ont essayé de broder une histoire avec le Docteur autour, mais ça ne prend pas, car normalement, on devrait partir de l'inverse: bâtir une intrigue d'abord et faire passer le message à travers elle ensuite.

De plus, sur cet épisode mais aussi finalement sur les précédents je trouve qu'on a vraiment l'impression que c'est un premier jet: on a l'histoire de base, mais les transitions entre les scènes, les dialogues, on dirait qu'il n'y a pas eu de polissage pour que ce soit plus fluide ou mémorable (quelque chose que Davies faisait sur pas mal d'épisodes de son run à quelques exceptions près comme ceux de Moffat ou Chibnall). Les personnages doivent toujours se poser pour discuter, il n'y a pas de manière dynamique de transmettre les infos, d'illustrer quelque chose par une analogie, et je pense qu'une partie des problèmes de rythme viennent de là. Pareil quand on veut que le personnage aille dans un endroit, rencontre quelqu'un: par exemple, on a une scène chez Rosa pour montrer qu'elle est politisée, que ce n'est pas une femme parmi d'autres et pour que Ryan rencontre MLK, mais c'est amené très mollement: il doit la suivre pour veiller sur elle (mais on ne sent jamais un quelconque danger - d'ailleurs si le méchant ne peut pas la tuer elle-même, pourquoi il ne convainc pas un petit voyou raciste de le faire à sa place? C'est peut-être expliqué mais j'ai pu zapper ça), elle le remarque, ils discutent, ils vont chez elle, ça rediscute et Ryan se pâme devant MLK, et voilà, on passe à autre chose, et c'est comme ça un peu tout le long.

Dans le tas il y a quand même de bonnes idées (Graham et le Docteur, obligés de participer en tant que Blancs aux événement alors qu'ils préféreraient s'en aller et donc d'avoir le mauvais rôle, et Bradley Walsh est vraiment celui qui sort du lot pour le moment) mais le script n'a pas l'air abouti.

Quant à la musique, entre les trompettes très "à l'américaine" qui arrivaient régulièrement, et la fin sur fond de chanson pop (un procédé que je n'aime pas en général et qui en plus détonne complètement ici) elle ne relève pas le niveau comme ça a pu être le cas auparavant.

De mon côté, tous ces problèmes ont eu tendance à bien casser l'émotion et en y repensant je trouve l'épisode plus agaçant qu'autre chose, et vu le sujet, c'est dommage.