Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Doctor Who Classic saison 8
Toujours en exil sur Terre, le Docteur est contacté par un Seigneur du Temps: son ancien camarade de promotion, le Maître, est arrivé en Angleterre avec l'intention de s'employer à ses activités favorites: mettre la pagaille et conquérir l'univers.

Enfin, le voici, le seul, l'unique, notre Maître à tous. Mais avant d'en parler, soulignons le départ mentionné en une phrase de Liz Shaw et accueillons Jo Grant, interprétée par Katy Manning. Même si cette compagne a ses défauts, je l'ai vite trouvée très attachante et surtout, je commence à discerner une dynamique Docteur/compagne qui annonce la série moderne. On en avait un peu les prémices avec Liz mais le personnage était trop en retrait pour que ce soit vraiment marquant. Jo n'est pas une scientifique, le Brigadier dit à mot à peine voilé que si elle est désignée comme assistante du Docteur c'est plus par piston qu'autre chose, mais elle n'est pas un gros boulet pour autant et se révèle assez dégourdie (et capable d'assommer des gens ou de faire des diversions là où les compagnes se cantonnaient généralement au rôle de demoiselles en détresse dès qu'il y avait un minimum d'action. En parallèle, les relations entre le Docteur et UNIT ont légèrement évolué, car si le Seigneur du Temps a toujours aussi peu de patience vis-à-vis des actions des militaires, le Brigadier pour sa part semble beaucoup plus amusé cette saison de ses manières.

Mais parlons donc du Maître, joué ici par Roger Delgado (s'il s'agit de la première apparition du personnage il ne faut cependant pas en conclure que c'est sa première vie). L''interprétation est très différente des deux incarnations les plus récentes, plus posée, sans sautes d'humeur, mais sans pour autant être dépourvue d'humour, qui passe surtout dans les dialogues avec le Docteur et un jeu de sourcils de haute volée. Finalement, tout comme le Maître de John Simm s'accordait avec le Docteur de Tennant, Delgado joue le pendant négatif du Docteur de Pertwee, moins agité, plus sardonique, mais tout aussi efficace dans son genre. Si le rôle va naturellement évoluer au gré des époques et des interprètes, les bases du personnage sont là: sa mégalomanie, ses plans élaborés mais qui finissent par lui échapper, son goût pour les pseudonymes évidents... (je ne comprend pas trop les gens qui se plaignaient que "Missy" était un indice trop évident de son identité. À côté de colonel Masters ou de Magister, c'est d'une grande subtilité). Et surtout, ses interactions avec le Docteur, à qui il fait courir des dangers mortels mais à qui il sauve également la vie à l'occasion, sur le soutien duquel il compte toujours quand il perd le contrôle de ses alliés... Même si leur relation n'est pas encore très fouillée et qu'il y a beaucoup de non-dit, quasiment tout est déjà là.

Cette saison est divisée en cinq histoires allant de quatre à six parties et après la précédente qui était parfois un peu molle, j'ai été agréablement surprise de ne pas ressentir de longueurs. Certes, la construction est toujours la même: le Maître pense utiliser un peuple ou une entité dans ses projets grandioses, le Docteur et ses compagnons tentent de l'en empêcher, le Maître va perdre le contrôle et s'allier temporairement avec les gentils avant de prendre la poudre d'escampette (à l'exception du dernier épisode, histoire de boucler la saison). Néanmoins, ces ingrédients sont suffisamment bien accommodés pour que la répétition ne soit pas gênante, au moins sur la durée de la saison. On regrettera davantage les séquences d'action toujours aussi molles (les personnages semblent parfois s'écrouler à la moindre pichenette) mais ce sont les inconvénients de l'époque, j'imagine. S'il n'y a pas vraiment de hauts et de bas cette saison, trois épisodes m'ont particulièrement plu: le deuxième, The Mind of Evil où le Maître utilise une machine sensée débarrasser les humains de leurs mauvais instincts mais qui matérialise en fait leurs plus grandes peurs, The Claws of Axos pour le concept des Axons (étonnant qu'ils n'aient pas été réutilisés depuis la reprise, il y a pourtant du potentiel) et le dernier, The Daemons qui souffre d'une fin expéditive même selon les standards de la série mais propose une ambiance de petit village anglais confronté à un culte satanique qui n'est pas sans évoquer la Hammer.

(ce passage prend une toute autre dimension quand on sait que les incantations du Maître pour invoquer la Bête Cornue sont en fait les paroles de la comptine Marie avait un petit agneau prononcées à l'envers)

Après une saison 7 qui proposait des changements importants mais se cherchait encore, voici donc une saison plus équilibrée, mieux rythmée, et qui donne enfin au Docteur l'adversaire qu'il lui fallait (pas que les précédents et les Daleks en particulier n'aient pas été à la hauteur mais enfin, le Maître, c'est personnel et c'est ça qui est bien).
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 26 Janvier 2015, 13:58bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".