Le Docteur et Ace se rendent à Londres en 1963, plus précisément à Coal Hill School. Le Seigneur du Temps veut en effet s'occuper d'un objet qu'il a dû laisser derrière lui lorsqu'il a embarqué malgré lui ses premiers compagnons humains, bien des vies auparavant.
Pour fêter le quart de siècle de la série, pas d'épisode multi-docteur, mais une histoire écrite par Ben Aaronovitch (l'auteur de la série
Le dernier apprenti sorcier) très référentielle: non seulement on revient à Coal Hill où tout a commencé, mais peu de temps après le départ de Ian et Barbara à bord du TARDIS. Entre autre clin d'oeil à ces débuts, on verra Ace trouver le livre d'histoire qui est passé entre les mains de Susan. Il y aura également une petite mise en abime lorsque Ace quittera une chambre en laissant la télé allumée tandis que le speaker de la BBC annonce le début d'un épisode de leur série de SF,
Doctor... Tout aussi amusant, cet épisode sera aussi évoqué dans la nouvelle série: le directeur de Coal Hill en rencontrant le Docteur s'imagine que celui-ci postule au poste de concierge, qu'il occupera vraiment bien des années après dans
The Caretaker, et une mystérieuse blondinette est accompagnée à chacune de ses apparitions du même motif musical que celle de
Human nature (mais oui, vous savez, le même motif définitivement associé aux bonbons Haribo). Au delà de ces allusions, ce qui rend
Remembrance of the Daleks aka
Celui où Ace poutre du Dalek avec une batte de base-ball si savoureux, c'est que c'est un excellent épisode. Il est rythmé, amusant, il y a des retournements de situations inattendus, du ridicule très assumé (la façon dont le Docteur s'introduit dans le vaisseau Dalek) et surtout, il permet à Sylvester McCoy de montrer un registre plus étendu et donne une nouvelle dimension à son Docteur. McCoy n'était pas mauvais dans sa saison précédente, mais les scenarii de celle-ci le cantonnait à un rôle de maladroit attachant mais peu impressionnant. Ici, il peut montrer un côté manipulateur et implacable envers ses ennemis, démontrant que son aspect clownesque n'est qu'une façade. On évoque aussi la possibilité que le Docteur a une grande importance dans l'histoire de Gallifrey et pourrait être plus ancien qu'on ne le pense, ce qui est plus discutable comme idée, mais reste suffisamment vague pour ne pas être imposée au spectateur.
Attention les yeux avec
The Happiness Patrol ou
Celui où le TARDIS est repeint en rose. Le duo arrive sur une planète où une Patrouille du Bonheur composée de femmes coiffées comme Matthias dans
Lucile, amour et rock'n roll oblige la population à être heureuse sous peine de mort, ce qui aide vachement à se détendre et voir la vie du bon côté. Le Docteur croise la route d'un de ses ennemis les plus grotesque, Kandy-Man, un robot fait de bonbecs et oui, à un moment, le TARDIS est repeint en rose. À ce stade on pourrait trouver ça complètement glucose et penser qu'un des meilleurs épisodes de la série classique est suivie par un des pires, mais
The Happiness Patrol n'est pas la catastrophe qu'on pourrait penser, même s'il est quand même pour un public averti: oui, c'est d'un mauvais goût total, et comme beaucoup d'épisodes de la série classique traitant d'une dictature et d'un soulèvement, il souffre du petit budget qui donne un résultat bien étriqué: difficile de croire à un régime de terreur quand chaque groupe fait moins de dix personnes évoluant dans trois couloirs et deux pièces. Néanmoins, l'idée de départ est bonne, le blues man est sympathique et en fait tout au long de l'épisode, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'avec une histoire et des méchants pareils, on aurait pu avoir un excellent épisode de
Futurama, plus synthétique et avec des éléments qui passent mieux en dessin animé qu'en live avec un petit budget.
Silver Nemesis commence en Amérique du Sud, chez un vieux nazi qui écoute
La Chevauchée des Walkyries et boit au IVe Reich avec ses subalternes. On s'attend presque à voir débarquer OSS 117 en costume de Robin des Bois quand l'action se déplace en Angleterre et on commence à y voir un peu plus clair. L'histoire rappelle un peu
Remembrance of the Dalek avec différents partis courant après le même artefact surpuissant et un Docteur qui manipule son monde. Même Ace fera le parallèle. Pas très original et moins réussi mais tout de même plaisant. Et il y a des corgi, l'épisode ne peut donc être considéré comme mauvais.
Dans
The Greatest Show in the Galaxy, le Docteur et Ace sont invités à se rendre dans un cirque très spécial où les prestations ont intérêt à plaire à un public aussi restreint qu'exigeant. L'épisode a pas mal d'atouts comme des seconds rôles réussis (l'explorateur qui pousse les gens à se faire tuer à sa place, le Monsieur Loyal qui n'a pas une grande importance mais qui sait présenter un numéro, et cirque oblige, un clown flippant), réussit à être un peu inquiétant mais souffre de quelques longueurs avec les nombreuses allées et venues qui ont tendance à plomber le rythme de la série classique. Le personnage du jeune fan au look à la Harry Potter est assez inutile, on pourrait le croire important étant donné comme son arrivée au cirque est annoncée, mais il n'en sera rien. De plus, l'impression qu'a Ace que le Docteur a tout dirigé depuis le début en sa faveur, cette fois, peut difficilement être partagée par le spectateur, qui a surtout l'impression qu'il a improvisé, gagné du temps avant d'être sauvé par un deus ex machina. Néanmoins, l'épisode est tout à fait plaisant et on finit la saison sur une bonne note.
Malgré des difficultés notables depuis la dernière saison de Five, on voit que la série en avait encore sous le capot avec cette saison bien supérieure à la précédente, et même à tout le run du pauvre Six. On offre enfin à McCoy l'occasion de vraiment briller et il en profite bien, le bougre.