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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Django Unchained
Quelques années avant la Guerre de Sécession, Django, un esclave, est libéré par le chasseur de primes King Shultz qui a besoin de lui pour retrouver trois criminels. En échange, Shultz promet de l'aider à sauver sa femme Broomhilda, vendue à Calvin Candy, le riche propriétaire d'une plantation.

Après Inglorious Basterds où des Juifs exerçaient une revanche sanglante sur des nazis dans la France occupée et Once upon a time... in Hollywood où la bande de Charles Manson recevait une sévère correction, on trouve donc Django Unchained, qui peut faire office de volet central d'une trilogie de la vengeance historique signée Quentin Tarantino. À ceci près que dans ce film-ci, aucune personnalité réelle n'est exécutée pour ses crimes. Il s'agit aussi et avant tout d'un hommage à un genre qui tient au cœur du réalisateur, le western italien, qui pointait déjà depuis Kill Bill.

On a droit ainsi à une inspiration certaine venant du Django de Corbucci (mais pas que, évidemment), dès la scène d'ouverture où Jamie Foxx, comme Franco Nero avant lui, avance péniblement dans une étendue désertique tandis que retentit la chanson de Luis Bacalov (avec également de gros zooms et dé-zooms). Le héros s'emploiera aussi à se venger d'une bande de sudistes racistes responsables de sa séparation avec sa femme. Ici néanmoins, Django est un ancien esclave, et son épouse est toujours en vie, son sauvetage restant l'enjeu principal bien que la revanche ne soit jamais oubliée.

Si les références, à l'image ou dans la musique, sont nombreuses, et parfois pas très finaudes (le caméo de Franco Nero, aussi sympathique soit-il, en est un exemple), on est surtout bien chez Tarantino, avec une histoire divisée en actes au ton bien différent: le début est ainsi enlevé, multipliant les péripéties et les séquences cool tandis que Django fait son apprentissage auprès de Shultz, puis à Candyland on retrouve le goût du réalisateur pour une longue séquence au dialogue ciselé qui va s'achever dans la plus brutale des violences qui laisse un temps lessivé pour pleinement entrer dans la dernière partie. Au sujet de la violence, celle-ci est évidemment très présente, c'est à la fois une caractéristique du genre et du metteur en scène, avec des impacts de balle provoquant des gerbes de sang à rendre jaloux Sam Peckinpah, mais le traitement est radicalement différent selon les personnages: cartoonesque quand elle vise des esclavagistes ou des bandits, reposant davantage sur le hors-champs quand elle touche les esclaves car on n'est pas du tout là pour en rire ou en faire un spectacle.

C'est en tout cas l'occasion d'assister à de gros numéros d'acteur: Christoph Waltz reprend un personnage de tueur cultivé voisin de celui d'Inglorious Basterds mais en nettement plus sympathique, un peu le chemin inverse de Lee Van Cleef chez Sergio Leone. Cela lui vaudra d'ailleurs un deuxième oscar, certes mérité mais qui aurait aussi bien pu revenir à Leonardo DiCaprio en esclavagiste gâté et dégénéré ou à Samuel L. Jackson en intendant faussement gâteux et véritablement détestable. Jamie Foxx ne se fait pas pour autant voler la vedette. Si au départ c'est le personnage de Shultz qui a l'ascendant, Django prend vite de l'envergure, bien avant de se retrouver seul en piste. Même Kerry Washington parvient à tirer son épingle du jeu avec un personnage qui pourrait n'être qu'une princesse en détresse.

Django Unchained est donc du Tarantino pur-jus, à la fois hommage à et relecture d'un pan du cinéma qu'il aime, qui peut sembler puéril dans son traitement d'un sujet grave et qui pourtant est extrêmement écrit et maîtrisé.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 24 Novembre 2019, 18:17bouillonnant dans le chaudron "Films".