Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Décision à Sundown
Bart Allison, accompagné de son ami Sam, arrive à Sundown où se trouve Tate Kinsbrough, qui règne sur la petite ville et dont Bart souhaite se venger. Alors que Tate est sur le point de se marier, la présence d'Allison va mettre le feu aux poudres.

Randolph Scott et moi ne sommes pas partis du bon pied. J'avais fait sa connaissance lors d'une Dernière Séance qui lui était consacrée, dans un film dont j'avais oublié le titre tant je m'y étais ennuyée et qui, après une petite recherche dans la liste des épisodes de la fameuse émission d'Eddy Mitchell, s'est révélé être Les Conquérants de Carson City d'André de Toth (il y avait eu une autre soirée Randolph Scott mais il y a plus de chance que je me sois barbée devant un de Toth que devant un Peckinpah). Je l'avais trouvé aussi inexpressif que sans charisme avec une tronche de Gary Cooper du pauvre. Mais tout le monde a droit à une deuxième chance et sa collaboration avec Budd Boetticher, tout comme celle entre James Stewart et Anthony Mann, a fort bonne réputation, donc allons-y gaiement avec Décision à Sundown, aussi vendu un temps dans nos contrées sous le titre Le Vengeur agit au crépuscule, titre assez inexact puisque notre vengeur met un point d'honneur à être bien pomponné pour midi, donc pourquoi le faire passer pour un lève-tard, je vous le demande. À moins que Sundown ait été mal compris ou qu'il y ait un jeu de mot dessus?

Décision à Sundown est une série B, ce qu'il ne faut pas prendre dans un sens péjoratif mais juste pour donner une idée des moyens de production: peu de budget, donc un décor simple (une petite ville), une durée limitée (1h20) et en dehors de Scott, pas vraiment de têtes connues. Boetticher exploite tout cela au mieux, c'est carré, direct et sans fioriture, et le grand intérêt vient de la manière dont l'histoire va prendre le contrepied des attentes.

On démarre en terrain archi-connu, avec un protagoniste assisté de son meilleur pote qui débarque la vengeance au cœur, dans une ville où la population se divise entre les cire-pompes du roitelet local et ceux qui le désapprouvent mais pas au point d'agir contre lui. Notre héros est assuré, ombrageux mais pas non plus dénué d'une touche d'humour dans sa manière de remettre les gens à sa place, bref, le héros de western dans toute sa splendeur et même si je ne suis toujours pas une admiratrice de Scott, il fait le job correctement.

Et puis au premier quart du film, le plan d'Allison parait pour le moins sommaire et pas très réaliste. Pire, les raisons de sa vengeance deviennent plus ténues au fur et à mesure des révélations et le héros plus obstiné et pathétique qu'habile et dans son bon droit. Quant à son adversaire, ce n'est pas un ange mais il est loin d'être un monstre. La présence d'Allison va forcer tout le monde à se révéler, jusqu'au duel final. La maîtresse et la fiancée de Tate valent aussi le détour, ne perdent pas leur temps en crise de jalousie l'une envers l'autre et ont des réactions crédibles face à la situation (la fiancée en veut à Allison d'interrompre sa cérémonie de mariage, mais elle aimerait bien que Tate joue franc-jeu avec elle avant d'accepter de reprendre où ils s'en étaient arrêtés, la maîtresse joue un rôle décisif à la fin et on a l'impression qu'entre elle et Sam, Tate et Allison ont droit aux attentions de gens qui sont bien plus sympathiques et raisonnables qu'eux).

Dommage que pour un film aussi court, on sente parfois le temps passer avec un ventre mou lorsque Allison et Sam se planquent dans les écuries, ce qui fait baisser l'enthousiasme général que l'on pouvait éprouver.

Quoiqu'il en soit, et si cette baisse de régime empêche de classer Décision à Sundown dans la catégorie des petits chef-d’œuvre injustement éclipsés par des films plus conséquents, ce western n'en reste pas moins à voir pour sa relecture du thème du vengeur libérateur d'un patelin terrorisé par un petit tyran et qui va devenir de ce fait une légende locale.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 11 Septembre 2019, 21:26bouillonnant dans le chaudron "Films".