Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Da Vinci's demons saison 1
Leonard de Vinci est un jeune et brillant artiste, dont le talent ne tarde pas à attirer l'attention de Laurent de Medicis, dit le Magnifique, maître de Florence et en conflit avec Rome. Contacté par un mystérieux Turc et en proie à des visions, Leonard se lance dans la quête du Livre des Feuilles, qui contient un savoir oublié, mais le pape Sixte IV et ses sbires sont également sur le coup.

Il reste encore six mois à 2013, donc il est encore tôt pour dire qu'il s'agit de la pire série que j'ai vu cette année, mais ce n'est vraiment pas brillant. L'idée de base de cette création de David Goyer (dont je n'ai jamais trop compris d'où lui venait sa réputation) est de broder sur des événements de la jeunesse du célèbre Léonard de Vinci pour y greffer des aventures à base d'ésotérisme, de duels, et de liaisons torrides. Soit, ça peut être amusant, et même ludique, en étant bien fait. Hélas, quasiment rien ne fonctionne, à commencer par le personnage principal.

Créer un personnage de génie difficile à vivre n'est pas une mince affaire et demande un talent certain dans l'écriture et l'interprétation pour que le surdoué ne soit pas insupportable au spectateur et soit un peu nuancé dans ses points forts et ses points faibles. L'acteur, Tom Riley (pourtant un Wickham fort séduisant dans Orgueil et Quiproquos) est tout simplement imbuvable. Avec ses vestes en cuir, ses chemises largement ouvertes et ses cheveux dressés sur la tête par une bonne portion de gel, il évoque plus Matt Pokora que l'Homme de la Renaissance, et surjoue comme si sa vie en dépendait, le tout culminant dans un épisode 5 où on finit par avoir envie qu'il finisse sur le bûcher, à le voir rire, hurler, ou marmonner dans ses pensées parce que c'est un génie, voyez-vous, il ne réagit pas comme le commun des mortels. L'entourage de ce type de personnage est aussi important puisqu'il permet d'avoir un rôle complémentaire et par ses qualités, mettre en lumière les défauts du génie et ses manques. Leo n'est pas mal entouré, son apprenti Nicco, et son ami Zo ne sont pas des boulets, malheureusement, ils ne sont bon qu'à exécuter (bien) les plans du maître, leurs initiatives étant rares et secondaires (la seule fois où ils découvrent une clé importante eux-même, c'est par hasard, et comme conséquences des actions de De Vinci.

C'est également remarquable avec le personnage de Giuliano de Medici ou le père de Léonardo qui ont le privilège d'évoluer un peu. le premier, en moitié de saison, prouve qu'il est autre chose qu'un idiot, mais son enquête aboutit au moment où, par un autre chemin, le héros en arrive aux mêmes conclusions. Sans rendre son intrigue inutile, cela en atténue l'impact. Le père de Leo, d'abord présenté comme tyrannique, montre une autre facette quand il doit défendre son fils lors d'un procès, mais là encore, ses efforts sont secondaires, et c'est le héros qui s'en sort par son habileté, ses alliés se contentant de suivre ses directives sans les comprendre. Laurent de Médicis (Elliot Cowan, également dans Orgueil et Quiproquos), présenté comme un grand esprit, se comporte comme un abruti dès qu'un autre personnage doit paraître intelligent, quant à Lara Pulver dans le rôle de sa bourgeoise, elle est affublée de robes hideuses. Côté méchants, ce n'est guère mieux avec la belle espionne qui n'agit en fait que contrainte et forcée et tombe sous le charme de Leonardo, le pape Sixte IV, qui, il est vrai, n'était pas vraiment un modèle de vertu et profite surtout d'être éclipsé dans ce registre par Rodrigo Borgia, mais se trouve là être le vilain jumeau d'un gentil vieux barbu qu'il retient prisonnier, le comte Riario (Blake Ritson, le Charles Fox maigrichon de Garrow's Law), sorte d'alter-ego maléfique de Léo aux lunettes de soleil stylées (j'avoue, je veux les mêmes), caractérisés à la truelle...

Venons-en un peu à l'aspect ésotérique. Grâce aux paroles du sage turc, on apprend que le temps est une rivière qui forme un cercle ou un truc comme ça (ce n'est pas moi qui me drogue, c'est lui). En gros, ce que découvre Léonardo n'est que le souvenir d'un savoir ancien. On a donc un génie, mais en même temps tout son côté scientifique est annihilé par cet aspect fantastique. Le monsieur va donc (re)découvrir l'existence de l'Amérique, la dérive des continents, le daguerréotype, le bat-signal (don't ask), le scaphandre et j'en passe, mais finalement, ce n'est que parce qu'il branche son cerveau mirifique sur le bon canal? Hum... On nous présente les vilains du Vatican (d'ailleurs, comme souvent dans ce genre d'histoire, tout ce qui se trimballe avec une soutane est méchant, débauché, ou, au mieux, lâche... La Réforme n'est certes pas arrivée par hasard, mais la nuance, ce n'est pas sale) comme des affreux qui veulent cacher et garder pour eux le savoir pour mieux conserver leur pouvoir. Mais quand on pénètre dans les Archives Secrètes du Vatican, c'est pour y découvrir des artefacts mythiques comme Excalibur dans son rocher ou l'Arche d'Alliance (quand on pense que tout ce qu'on demande c'est simplement quand est-ce qu'on aura l'intégralité des archives sur Pie XII dévoilée, histoire de savoir son rôle exact face au nazisme, sommes-nous petits joueurs tout de même). Bref, en découle une impression de grand n'importe quoi où la science n'a même pas un rôle, ce n'est même pas la Raison contre la Foi ou l'alliance des deux, aucun camp ne semble avoir l'une ou l'autre, il suffit de jeter deux trois concepts mystérieux, quelques tartes à la crème de ce genre de récits, et roule ma poule.

Le plus rageant est qu'on ne peut pas dire que le show soit confié à des manches. Les acteurs ont tous fait leurs preuves ailleurs et ne sont d'ailleurs même pas mauvais pour la plupart dans cette série, mais bénéficient de personnages en carton (on débauche Hugh Bonneville pour cinq minutes inutiles et racoleuses au début, par exemple), un scénariste comme Joe Aherne passe signer un des plus mauvais épisodes; et esthétiquement, c'est assez moche. Seuls le générique et quelques thèmes sympathiques signés Bear McCreary viennent agrémenter l'ensemble, et habitude ou réelle amélioration, les trois derniers épisodes sont un peu moins pires, et plus rythmés, que les précédents (j'ai même apprécié l'utilisation de Vlad Tepes, dans la choucroute, en regrettant finalement qu'ils ne jouent pas davantage sur ce genre de délire "Léonard de Vinci vs légende noire de la semaine". Quoiqu'il en soit la série a eu l'air de trouver son public puisqu'elle est renouvelée pour une deuxième saison. Tant mieux pour eux mais ce sera sans doute sans moi.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 9 Juin 2013, 17:29bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".