Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Criminal Record
June Lenker, lieutenant de police, prend en charge l'appel d'une femme terrifiée déclarant qu'elle a été blessée au couteau par son compagnon qui s'est vanté d'avoir tué avec la même arme une de ses ex des années auparavant, crime pour lequel un homme, Errol Mattis, a été condamné à une lourde peine de prison. June, craignant une erreur judiciaire, contacte le capitaine Dan Hegarty, qui a bouclé l'enquête à l'époque. Ce dernier affirme que la culpabilité de Mattis ne fait aucun doute mais June a vite l'impression qu'il tente de l'empêcher de se pencher de trop près sur cette affaire.

J'en reparlerai dans quelques semaines pour faire le bilan d'une série diffusée sur la BBC mais encore une fois depuis quelques mois, voici un programme qui de toute évidence aurait fait les belles soirées du dimanche soir de la chaîne (ou d'ITV) mais qui arrive sur une plate-forme, Apple ce coup-ci. Il s'agit d'une mini-série de huit épisodes créée par Paul Rutman dont j'avais vu précédemment Next of Kin, autre mini-série policière qui n'était pas si mal mais qui souffrait, dès les premières minutes de l'épisode, de présenter une telle incohérence spatio-temporelle qu'on était encore à s'en affliger qu'il s'était passé des choses autrement plus intéressantes (sans entrer dans les détails, les spectateurs qui se plaignent des déplacements trop rapides des personnages dans Game of Thrones ne savent rien).

Heureusement, le scénariste évite cette fois de se tirer une balle dans le pied d'entrée de jeu et propose une intrigue mieux ficelée. On suit une inspectrice déterrant une affaire classée pour mettre à jour ce qui ressemble à une erreur judiciaire possiblement facilitée par le racisme des enquêteurs, lesquels semblent effectivement cacher de sombres secrets. À commencer par Hegarty qui cumule son job de policier et celui de chauffeur pour VIP tout en veillant sur le fils de la victime de l'homme qu'il a fait enfermer des années plus tôt. La pauvre June, en posant de simples questions, va faire face à des entreprises d'intimidation plus ou moins subtiles et qui vont affecter sa vie de famille tout en menaçant sa carrière et peut-être sa vie.

Suspense, suspense, et plutôt bien mené même si l'on n'évite pas les longueurs. L'intérêt de la série repose en grande partie sur l'affrontement entre June et Hegarty. La première, une jeune femme métisse, doit faire face à la condescendance et parfois le racisme de certains collègues tandis que dans sa famille, elle n'obtient pas le soutien qu'elle espère ou souvent en décalage. Sa profession suscite la méfiance de ceux qu'elle veut aider et bien que compétente, elle n'a pas encore toute l'expérience du métier, ce qui l'empêche de se montrer trop cynique mais aussi de prévoir certaines manœuvres. Hegarty, pour sa part, est bien installé et ne veut pas qu'une nouvelle venue fouine et mette en danger sa carrière, où une erreur judiciaire potentielle n'est pas le seul écart. Louche dès les premières secondes, le personnage pourrait être un antagoniste monolithique mais se révèle vite plus difficile à cerner que prévu. Chaque nouvelle scène est susceptible de remettre en cause la vision qu'on a de lui. Autour d'eux gravitent collègues, indics, la famille d'Errol plus ou moins impliquée pour faire éclater la vérité alors que l'on dresse un portrait pessimiste d'une institution dans laquelle l'extrême-droite fait de l'entrisme et où la frontière entre les deux côtés de la loi est parfois bien mince.

Il fallait un bon duo d'acteurs pour donner le relief nécessaire à ce face-à-face. On est bien loti. Après The Beast Must Die, il semble qu'on tient un potentiel univers dans lequel une Cush Jumbo déterminée affronterait de vieux mâles blancs inquiétants. Celui du jour est incarné par Peter Capaldi qui sait à merveille passer d'une facette à l'autre, tour à tour glacial et humain, en parfait contrôle ou jonglant difficilement avec des éléments de plus en plus volatiles, il laisse longtemps planer le mystère sur sa vraie nature. Le reste du casting ne démérite pas même si l'on peut regretter que Stephen Campbell-Moore et Zoe Wanamaker, qui jouent le mari et la mère de June, disparaissent dans les deux derniers épisodes alors que l'on sentait des points qui n'étaient pas vraiment réglés.

Les Britanniques continuent ainsi de livrer régulièrement des mini-séries de qualité, bien interprétées et abordant des sujets forts sans balourdises. C'est ballot que ce ne soit plus pour les chaînes britanniques, du coup.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 1 Mars 2024, 22:32bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".