Parménion est désormais le plus brillant général de Philippe de Macédoine. Il veille sur son fils Alexandre, doué mais menacé par les ambitions du Dieu du Chaos Kadmilos qui tente de le posséder. Quand Alexandre est enlevé, Parménion part à sa recherche jusque dans un autre monde.

Le premier tome du Lion de Macédoine s'étalait sur plusieurs décennies pour nous livrer une fausse biographie de Parménion, de sa formation douloureuse à Sparte aux premières victoires remportées pour le compte de Philippe de Macédoine. Fausse biographie dans laquelle on injectait une bonne dose de prophéties et comme dans toute tragédie grecque qui se respecte, les efforts des prêtresses Tamis et Dérae pour empêcher le Dieu du Chaos de s'incarner sur Terre débouchaient sur les conditions de sa venue. Heureusement, l'intervention de Parménion et d'Aristote permettaient de limiter les dégâts tout en faisant peser une épée de Damoclès sur la tête du futur Alexandre le Grand.

Ce deuxième tome est construit très différemment puisque les deux premiers tiers se déroulent sur une période temporelle très réduite durant laquelle on suit une opération sauvetage, Alexandre âgé de quatre ans ayant été enlevé... et emporté dans un monde parallèle encore plus mythologique que celui dans lequel les personnages évoluaient déjà. Cette introduction explicite des univers parallèles permet du coup de justifier toutes les entorses historiques que peut faire l'auteur. Rondement menée, cette partie-là est passionnante alors que Parménion et un Attalus parfaitement ambigu dont on se demande à chaque tour s'il va aider ou trahir affrontent un Philippos de Macédoyne possédé par le Dieu du Chaos de ce monde, aperçu de ce qui se passerait dans le monde d'origine du héros si Alexandre se laissait à son tour vaincre par son hôte indésirable.

C'est là-dessus que se penche le dernier tiers du livre qui de nouveau s'étale sur plusieurs années avec de ce fait quelques ellipses. La parade pour vaincre Kadmilos est bien trouvée mais l'affrontement attendu entre Parménion et Alexandre manque d'intensité puisque l'introduction du monde parallèle plus tôt laisse deviner la porte de sortie pour le protagoniste qui non seulement ne parait plus condamné d'avance mais pourrait enfin avoir sa fin heureuse.

Le volume est généreux en bataille comme David Gemmell sait si bien les décrire et cette Antiquité alternative ne manque pas de charme. Ce diptyque s'inscrit dans un cycle plus large traitant de mondes parallèles et de pierres magiques mais il a le bon goût de se suffire parfaitement à lui-même.