Un an après le meurtre de sa petite amie Merrin, Ig Parrish se réveille d'une nuit de beuverie avec des cornes sur la tête, qui lui permettent de découvrir les secrets inavouables des gens qu'il croise et de les influencer. De nouvelles capacités qui si elles se révèlent souvent désagréables, pourraient lui permettre de démasquer l'assassin de Merrin et de se venger.

Comme son nom de plume ne l'indique pas, Joe Hill est le fils de Stephen King et même s'il œuvre lui aussi dans le fantastique, il est en train de se tailler un certain succès et ne se laisse pas écraser par un lourd héritage. Ce roman va donner lieu à une adaptation au cinéma et c'est cela, et les très bonnes critiques que j'ai pu lire qui m'ont poussée à lire ce roman, car le résumé ne m'emballait pas plus que ça: d'abord parce qu'un type avec des cornes sur la tête, ça doit avoir l'air un peu nouille, quand même, ensuite parce qu'à cause de leurs capacités, je craignais que le roman tourne au catalogue de turpitudes des humains qui même quand ils présentent un visage respectable abritent des pensées et des actes répugnants. Si la première partie confirme cette impression (il faut bien que le héros expérimente les effets de ses cornes), elle n'en demeure pas moins efficace et même assez cruelle pour Ig.

La grande force du livre arrive néanmoins après, au moment du premier flash-back qui voit Ig rencontrer plusieurs personnages importants: Merrin, Glenna, et Lee, en particulier. Les relations entre les personnages, notamment Ig et Merrin ou Ig et son frère vont permettre au roman de dépasser la simple histoire de vengeance glauque et dépeints des personnages humains et pour certains très attachants (comme Glenna, qui ne partait pas gagnante dans la première scène). L'auteur n'oublie pas la tension au passage, évidemment, mais offre une histoire très équilibrée entre ses différentes parties et qui n'oublie pas les émotions en chemin et ne se contente pas d'empiler des glauqueries (non, ça n'existe pas, mais c'est pas grave).