Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Conjuring 3: sous l'emprise du Diable
Peu après avoir assisté à l'exorcisme du frère de sa petite-amie, Arne Johnson commet un meurtre brutal. Lors de son procès, il plaide la possession démoniaque. Pour Ed et Lorraine Warren, il ne fait aucun doute qu'Arne est sincère. Encore faut-il le prouver et ...libérer le jeune homme du démon qui le manipule.

À l'époque où s'annonçait un troisième film Conjuring, je n'étais pas spécialement enthousiaste à l'idée de me déplacer en salle pour le voir. J'avais beaucoup aimé le premier opus mais à la revoyure, passée la première partie et dès que les Warren prennent le premier plan de l'intrigue j'ai décroché. Le deuxième volet avait de bons moments et toujours le savoir-faire de James Wan mais tirait en longueur, casait des scènes trop spectaculaires ou hors-sujet pour introduire des spin-off et le couple Warren commençait sérieusement à m'agacer. Quant aux spin-off, malgré un Annabelle 2 de meilleure tenue que le reste, je les ai trouvés particulièrement insipides. Seulement voilà, les salles sont restées fermées des mois pour cause de pandémie. Pendant leur brève réouverture l'année dernière, je ne suis allée voir aucune nouveauté, juste deux films avec Kirk Douglas au sein d'une rétrospective... L'ambiance des grosses salles me manquait. Pourtant, malgré des films d'une qualité a priori bien supérieure et au fond probablement bien plus intéressant, quand est venu le moment de regarder le programme, ma motivation pour voir quoi que ce soit n'était plus là... Oui, il y a Kaamelott qui arrive, mais fin juillet. Je devais avoir besoin, pour me relancer, d'un film qui ne solliciterait pas grand chose de ma part, dont je n'attendrais rien et qui ne me décevrait donc pas. D'où ce Conjuring 3: sous l'emprise du Diaaable, un film très peu marquant pour marquer mon retour dans les salles obscures.

James Wan a cédé la place à Michael Chaves, réalisateur de La malédiction de la dame Blanche, seul film du Conjuringverse que je n'ai pas vu, pour tout dire je ne crois pas avoir été au courant jusqu'à cette semaine qu'il en faisait partie. Bref, cette fois-ci, l'histoire vraie sur laquelle se base (vaguement) ce troisième opus est celle d'Arne Johnson, restée dans les annales car le bonhomme avait utilisé lors de son passage au tribunal sous une inculpation de meurtre un angle de défense original et audacieux, celui de la possession démoniaque pour expliquer son geste. Voilà qui ouvrait des perspectives intéressantes: comment plaider cette cause? Qu'est-ce que cela peut dire de la place de la religion aux USA? On ne demande cependant pas à un Conjuring d'être un film de prétoire mais d'amener des scènes de flippe à intervalle régulier. Aussi, autant le dire, tout l'aspect juridique sera promptement évacué, un carton final nous livrant le verdict sans que l'on nous dise vraiment en quoi le coup de la possession démoniaque aura pesé dans la réduction de peine. À la place, on va suivre Ed et Lorraine essayant de prouver ladite possession et d'y mettre fin.

Conjuring 3, tout en respectant un certain cahier des charges au niveau des apparitions et des attaques d'entités maléfiques, se distingue de ses prédécesseur en proposant une petite enquête policière à nos braves Warren. On entreverra une partie de la solution assez vite et la résolution laisse à désirer mais cela change un peu, tout comme l'idée, pas forcément bonne au demeurant, de donner la place de l'antagoniste à un être humain bien vivant. Le résultat n'est hélas pas très satisfaisant. Le film commence pourtant fort, avec une scène d'exorcisme prenante (bien qu'on peine à se détacher du fameux film de Friedkin, visuellement cité ici) et les moments qui suivent, des premiers troubles d'Arne au meurtre attendu, parviennent à poser une ambiance angoissante.

À partir du moment où Ed et Lorraine Warren prennent les choses en main, tout devient plus plan-plan et convenu et ces personnages sont plus niais que jamais. Il y a un effort pour inverser légèrement les rôles: alors que madame, du fait de ses pouvoirs de médium et du coût qu'ils engendraient, était présentée comme plus fragile physiquement, on colle des problèmes cardiaques à monsieur histoire d'ajouter un obstacle supplémentaire. Le film bénéficie d'une photographie réussie et demeure assez joli à regarder quand les cadavres ne se raniment pas mais la mise en scène de Chaves, passées les premières scènes déjà évoquées, peine à offrir quoi que ce soit de mémorable. La distribution est honnête, on croise John Noble et le jeune Julian Hillard a l'air de se construire une petite filmo basée sur la paranormal, mais rien de bien transcendant par ailleurs.

Conjuring 3: sous l'emprise du Diable est donc un film bancal, le cul entre deux chaises, tentant à la fois d'amener une intrigue différente des histoires de maisons hantées des deux premiers volets mais prisonnier d'un style, contraint de d'offrir encore et encore le même type de scènes de frousse exploité par cette franchise et sans brio particulier.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 11 Juin 2021, 17:47bouillonnant dans le chaudron "Films".