L'adaptation de John Milius de la célèbre série de romans et nouvelles d'Howard (même si pas tellement lue que ça, en définitive) aurait pu donner lieu à un bon gros nanar, avec un scénario minimaliste (un garçon dont la famille a été massacré et le village détruit grandit, devient très fort et se venge), un acteur principal tout en muscles et pas vraiment shakespearien. Eh bien non, Conan le Barbare est un classique de l'Héroïc Fantasy.

À quoi tient cette réussite? D'abord, mise en scène et décors: c'est travaillé, c'est beau, et le film en définitive ne se contente pas d'aligner des combats bourrins. Tout cela est magnifié par la musique de Basil Poledouris (ah, le premier quart d'heure, quasiment sans paroles...). Ensuite, on peut penser par ailleurs ce qu'on veut de Schwarzy, il a la gueule de l'emploi, et le charisme qui va pour le rôle principal. Il y a de vraiment beaux passages (le début, donc, la scène où Conan est libéré et trouve une épée, la fin...). James Earl Jones est également un bon méchant, même quand il ne se contente pas de faire la voix de Darth Vader.

Alors bien sûr, certains passages sont assez kitsch et tous les effets spéciaux n'ont pas super bien vieillis (notamment dans la scène de "résurrection" de Conan, ou quand Thulsa Doom se transforme en serpent). Mais qu'à cela ne tienne, ce Conan est une belle partie de plaisir, même si ce n'est pas le style de fantasy que je préfère.