Réduit à arnaquer les ménagères avec de faux abonnements pour des encyclopédies, Dortmunder ne se fait pas trop prier pour accepter le gros coup suggéré par son ami et complice Kelp. Ou plutôt son neveu Victor, ancien agent du FBI: voler une banque. Pas son contenu, non, le bâtiment entier.

Après un premier tome enlevé, on reprend presque les mêmes, et on recommence. Quelques variations dans la fine équipe car si Dortmunder s'adjoint de nouveau Kelp et Stan Murchin, sa compagne May, la mère de Murchin, Victor, ex-agent du FBI immature, et Herman X, perceur de coffre-fort bisexuel militant pour les Droits civiques, viennent apporter leur concours.

Cette fois-ci, on n'assiste pas à une suite de casses audacieux avec un crescendo dans le n'importe quoi, on se concentre sur un seul vol, mais quel vol! Puisqu'il s'agit de s'en aller avec une banque de 15 mètres sur 4, provisoirement abritée dans un mobile home. On sait d'avance que le héros et ses acolytes n'obtiendront pas exactement le pactole souhaité, reste à découvrir à quel moment et pourquoi l'opération va partir en vrille.

On n'est pas déçu, les impondérables se succèdent, les bonnes répliques fusent, la police est complètement dépassée et les espoirs des margoulins réduits à néant alors que la victoire était à portée de main mais le lecteur, lui, s'amuse bien aux dépens de tout ce beau monde, tout en souhaitant au fond qu'une fois de temps en temps Dortmunder arrive à ses fins. Mais il est toujours libre de recommencer alors qu'il a toujours sur lui l'épée de Damoclès de la perpétuité au cas où il se ferait prendre, ce qui ajoute de la tension à un fond humoristique.