Vingt ans après avoir disparu lors d'une promenade, Tara Martin vient frapper à la porte de ses parents, pensant s'être absentée six mois... Et il faut bien avouer qu'elle n'a guère changé physiquement. Ce qui ne suffit pas pour que son entourage la croie lorsqu'elle explique avoir vécu tout ce temps chez les Fées.

Après avoir relu Susannah Clarke, j'étais un peu en manque d'histoires à base de pauvres humains confrontés à des Fées. Je suis hélas, passée complètement à côté de Little,Big et si j'ai un bon souvenir de Faerie de Feist et un non moins bon de La Fille du Roi des Elfes de Dunsany, j'avais envie d'un peu d'inédit. Ce titre dont je n'avais pas entendu parlé m'a fait de l’œil lors de la dernière GrosseOp des éditions Bragelonne.

Graham Joyce exploite plutôt habilement le folklore lié aux Fées, ce qui fait que d'une part l'aspect fantasy ne semble pas un simple prétexte qu'on aurait aussi bien pu remplacer par un enlèvement par des extra-terrestres, d'autre part on ne sait pas toujours sur quel pied danser durant certaines scènes (l'insistance de la voisine bizarre à offrir à boire et à manger est-elle seulement de la politesse?). Le principal intérêt de ce court roman repose principalement sur la façon dont chaque membre de la famille (en incluant Richie, l'ex de Tara) réagit au retour de la jeune femme et comment son absence les a marqué, en parallèle avec ses difficultés à elle à faire comprendre sa situation. Tout n'est pas creusé autant qu'il l'aurait fallu. Ainsi, on se concentre davantage sur Peter, le frère de Tara et la famille qu'il a fondé que sur ses parents une fois le premier chapitre passé, et la fin est un peu trop rapide, la décision de Tara donne même un petit sentiment d'inachèvement et d'insatisfaction. La fin reste ouverte et c'est assez délibéré avec une sensation de cycles destinés à se reproduire.

Malgré ce bémol, Comme un conte est néanmoins un joli récit où le merveilleux reste tout de même relativement discret et où l'accent est davantage mis sur les réactions des personnages suite à un drame et un rebondissement incompréhensible rationnellement.