Alors que le mariage de Robin approche à grand pas, elle reçoit un colis en se rendant au travail. À l'intérieur, une jambe de femme fraîchement coupée. Tout semble indiquer qu'un vieil ennemi de Cormoran Strike cherche à se venger à travers elle. Or, les suspects ne manquent pas.

Les enquêtes de Cormoran Strike et Robin Elacott semblent désormais un rendez-vous régulier, et bien que cela ne suscite pas une grosse attente comme le travail de l'auteure dans l'univers d'Harry Potter, je suis toujours curieuse de voir ce qu'elle a mijoté cette fois-ci. On en apprend plus sur le passé de Strike, et notamment son beau-père, mais également de Robin et encore une fois, on sent que Rowling/Galbraith a bossé le background de ses personnages et que les révélations, même si on ne les voit pas venir, ne sortent pas de nulle part parce qu'elle y a pensé au fil de l'écriture. Si Matthew est toujours aussi peu sympathique et n'arrange pas son cas, on peut ainsi comprendre pourquoi Robin se sent obligée de jouer la sécurité en restant avec lui, et le comportement des deux personnages, si on sent que cela ne peut plus évoluer vers quelque chose de bien, sonne de façon tristement réaliste.

J'émettrais en revanche un bémol sur un point touchant à l'enquête. J'ai toujours apprécié la capacité de Rowling à placer des indices qu'on ne voit pas ou qu'on interprète mal jusqu'à ce qu'une scène remette tout en perspective. C'est même ce que j'admire le plus chez elle. Là, elle se montre pourtant assez peu fine avec un indice assez gros qu'on passe sous le nez de Robin, puis de Cormoran, puis encore de l'un d'eux. Cela ne permet pas pour autant au lecteur d'identifier le coupable, puisqu'on ne peut décider s'il s'agit d'un véritable indice ou d'une fausse piste. L'ennui, c'est qu'il n'y a aucune raison valable pour qu'aucun des personnages ne réagissent. Si cet élément n'était présenté qu'à l'un d'eux, on pourrait arguer que tout le monde à ses jours sans, mais il repasse suffisamment pour que cela ne fonctionne pas. Robin aurait pu le remarquer et Cormoran, à tort ou à raison, lui dire que ça n'avait aucune importance. Cela semble donc juste un moyen pour que le lecteur s'interroge mais s'il était le seul à être en possession de l'information (en la calant dans les chapitres où l'on pénètre dans les pensées du tueur), cela aurait mieux fonctionné.

Heureusement, malgré cela, On trouve encore le moyen d'être surpris (en partie dans mon cas, le coupable était sur ma liste des suspects, mais j'étais loin de deviner l'astuce le concernant, donc je n'avais qu'à moitié raison).

On reste donc toujours dans le domaine du whodunit efficace et qui se lit bien, même si l'absence de personnages secondaires fascinants ou évoluant sur plusieurs tomes me manquent pour que la série puisse rivaliser avec Harry Potter. C'est un peu injuste car les ambitions ne sont pas du tout les mêmes et je n'attendrais pas plus d'un autre auteur de romans policiers du même style, mais ça me frustre toujours un peu.