Hollywood, 1940. Ancien agent de sécurité pour les studios Warner, Toby Peters s'est reconverti en détective privé mais renoue avec les stars de l'écran quand un producteur le contacte: on cherche à faire chanter Errol Flynn avec une photo compromettante, et Peters est chargé d'en récupérer le négatif en échange d'une somme d'argent. Mais la transaction ne se déroule pas comme prévu et entre les tentatives de chantage et d'assassinat visant la vedette des Aventures de Robin des Bois, le brave détective n'est pas au bout de ses peines.

Bullet for a Star, publié en France d'abord sous le titre Ne tirez pas sur Errol Flynn! puis dans une nouvelle édition avec traduction révisée sous le titre Coups de feu dans les étoiles, est la première enquête de Toby Peters, héros créé par Stuart M. Kaminsky. C'est également le premier roman de l'auteur qui avait jusque-là signé des études sur des acteurs et des réalisateurs. Bref, un cinéphile qui se fait plaisir en mettant en scène un détective qui aura l'occasion de fréquenter les plateaux hollywoodiens de l'âge d'or.

Sa première mission sera donc de récupérer un négatif montrant Flynn en compagnie d'une mineure dans une situation sans équivoque. Et si l'acteur ne nie pas son intérêt pour les jeunes filles, pour le coup, il soutient que c'est un montage grossier. Reste à trouver le responsable, et c'est là que la situation se complique. Peters est compétent mais n'est pas non plus le limier le plus fin du monde. Il partage ses locaux avec un dentiste, a des problèmes de dos, se fait assommer plus souvent qu'à son tour, et heureusement que son frère flic et les quelques acteurs qu'il va croiser sur sa route seront là pour lui donner un coup de pouce: Peter Lorre va mettre d'entrée quasiment le doigt sur la solution (sans savoir qui est impliqué exactement), Humphrey Bogart va jouer les durs, et Flynn fournir une protection à Peters et effectuer une cascade décisive.

Errol Flynn est à peu près tel que l'on peut l'imaginer, bondissant, séducteur, incapable de faire profil bas quand on le lui demande et que sa vie est menacée, débauché et amoral. Kaminsky se montre assez bienveillant envers lui, peut-être plus qu'il ne le mérite, tout comme avec la plupart des personnalités connues que rencontre Peters. Rien que dans ce volume, il y en a d'ailleurs pas mal, comme un jeune Don Siegel encore assistant réalisateur ou un Raoul Walsh qui a l'air bien allumé.

L'intrigue n'est pas particulièrement recherchée mais elle bien menée, le détective n'est pas brillant mais est un bon équilibre entre le loser malchanceux et l'enquêteur qualifié et évidemment, le contexte du Hollywood des années 40 rend le tout amusant à suivre.