Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Avatar: La Voie de l'Eau
Plusieurs années ont passé depuis le départ des Terriens de Pandora et Jake et Ney'tiri ont fondé une famille. Leur existence idyllique est perturbée par l'arrivée de nouveaux vaisseaux. Pour ne pas mettre leur tribu en danger, Jack, son épouse et leurs enfants quittent la forêt et demandent asile à un peuple vivant dans un archipel.

On peut dire que James Cameron a pris son temps avant de présenter au monde la suite du carton record Avatar, sorti treize ans plus tôt. Un laps de temps nécessaire à offrir les meilleurs effets visuels possibles et à encore une fois faire date en la matière. De ce côté-là, on ne peut pas faire les difficiles: Cameron en met une nouvelle fois plein la vue et amène sa fascination pour les océans, la faune et la flore marines en faisant déménager ses héros chez un clan vivant dans les îles. On sent un plaisir certain et souvent communicatif à montrer les Na'vis dans leur habitat, évoluer dans et au-dessus de l'eau et fraterniser avec des créatures évoquant furieusement des baleines. Au point où l'on se dit qu'on aurait pu s'en contenter tant l'intrigue qui se greffe et qui justifie le voyage est tellement mince et répétitive qu'elle tient presque du prétexte.

Je fais partie des personnes qui n'ont pas passé un mauvais moment devant le premier opus mais qui reprochaient au scénario et aux personnages leur aspect téléguidé, au-delà d'un simple manque d'originalité qui n'est pas nécessairement rédhibitoire. Cette suite propose une intrigue similaire, avec plus de personnages et de nouveaux paysages: encore une fois, on découvre Pandora et les héros marginaux doivent s'adapter aux us et coutumes d'un peuple autochtone, divisé en gens immédiatement accueillants et d'autres hostiles et moqueurs mais qui vont en venir à respecter les protagonistes. Pendant ce temps, les humains rapaces viennent piller les ressources. Après le minerai, on nous offre comme motivation une substance présente chez les Tulkuns (les baleines pandoriennes évoquées plus haut) capable d'empêcher le vieillissement humain, ce qui est davantage tiré par les cheveux. On aura une grosse bagarre à la fin, quelques pertes pour montrer le sérieux de l'affrontement, et suite au prochain épisode.

Il y a un petit effort de dilemme avec le personnage de l'avatar dans lequel la conscience de Quaritch a été transférée et sa relation avec son fils élevé par les Na'Vis, Spider, mais le garçon a un comportement tellement aléatoire que son déchirement ne semble jamais crédible. Quant aux autres personnages et aux sociétés décrites, le traitement est extrêmement simpliste: on a des femmes-médecines, des chefs guerriers, le bon fils et le turbulent, le personnage "spécial", les adolescents se bagarrent tandis que les adolescentes les regardent avec désapprobation ou gloussent. Je comprend qu'il est nécessaire de ne pas montrer des personnages trop "autres" pour permettre l'identification mais traverser les galaxies pour assister à des situations et des comportements aussi stéréotypés, était-ce vraiment inévitable? Hormis "Quaritch" dont on complexifie un poil la position, les antagonistes sont basiques, et lourdement mis en scène: ainsi, le "tulkunier" qui répète au début de chaque chasse qu'ils vont se faire du fric, comme si cela avait besoin d'être énoncé à plusieurs reprises pour comprendre son avidité tandis que le biologiste marin ne sert qu'à donner des informations et malgré son dégoût, reste passif (bien la peine de déranger Jemaine Clement pour si peu).

Le propos écologiste et l'approche de la spiritualité liée à la planète sont toujours présents et très naïfs et creux mais c'est peut-être aussi parce que j'ai une vision très pragmatique de nos rapport aux ressources et à la nature (on doit la protéger dans notre intérêt et pas parce que Gaïa serait vivante et sacrée). Comme dans Avatar, je me suis aussi demandée pourquoi tous les Na'Vis étaient en aussi bonne santé physique et mentale. Pas d'infirmes, pas d'obèses: est-ce que le seul fait d'être en communion avec Eywa et d'être soigné à coup de mélopées et de plantes suffit ou est-ce qu'on nous cache une société eugéniste qui se débarrasse de tous les éléments jugés "inutiles" sans que Jake le sache ou s'en soucie? Mystère... Quant au dernier tiers, aussi spectaculaire soit-il, il tire un peu en longueur avec des enlèvements d'enfants et des sauvetages successifs.

Avatar: La Voie de l'Eau s'inscrit donc dans la droite lignée du premier film, avec toujours le même soin pour faire exister ce monde et toujours les mêmes faiblesses d'écriture. Le succès est en tout cas toujours au rendez-vous sans avoir eu besoin de matraquer le public de produits dérivés en tout genre pendant les longues années qui séparent les deux longs métrages, quoi qu'on pense du résultat, l'intérêt pour Pandora ou la curiosité que la performance technique suscite ne faiblissent pas.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 11 Février 2023, 15:17bouillonnant dans le chaudron "Films".