Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Au Revoir Là-Haut
Albert Maillard et Édouard Péricourt ont failli périr dans les derniers jours de la Grande Guerre suite aux manœuvres de Pradelle, officier avide d'honneurs et de sang. Démobilisés, réduit à des petits boulots pour l'un, gravement mutilé pour l'autre, les deux hommes vont monter une combine dans une France tout à son désir de mettre en valeur son respect aux hommes tombés au combat.

Après avoir lu le très beau roman de Pierre Lemaître, j'attendais de pied ferme son adaptation par Albert Dupontel. Les bandes-annonces étaient prometteuses mais me faisaient également craindre un cachet à la Jean-Pierre Jeunet avec photo sépia et poésie artificielle. On échappe à cet écueil et la reconstitution, que ce soit la scène des tranchées en ouverture ou le Paris du début des années 20, avec ses profiteurs de guerre et ses laissés-pour-compte, a de quoi impressionner.

La mise en scène est ainsi bien soignée, les masques d'Edouard magnifiques et la distribution à la hauteur, que ce soit Nahuel Pérez Biscayart dans un rôle quasi-muet, Laurent Lafitte en ordure complète, ou Michel Vuillermoz qui malgré un temps à l'écran relativement court campe un personnage mémorable. Finalement, ma seule réserve concerne Albert Dupontel lui-même qui endosse le rôle de Maillard après que Bouli Lanners l'ait décliné. Trop vieux par rapport au Maillard du livre (bien que le film prenne la peine de prendre en compte cet état de fait), j'avais aussi parfois l'impression de retrouver un personnage d'un de ses sketches. Il n'est pas mauvais dans l'ensemble et cela passe quand même, mais cela me faisait tiquer par moment.

Deux choses m'ont cependant empêchée de vraiment adhérer, malgré toutes les qualités, la première facilement explicable, l'autre moins.

En premier lieu, il y a les choix d'adaptation, pourtant avec l'agrément de l'auteur lui-même: là où le roman pouvait s'avérer frustrant en ne prenant pas une route attendue, le film au contraire offre aux spectateurs ce qu'ils pouvaient espérer: que les héros soient directement responsables de la chute de Pradelle quand ce dernier creusait seul sa tombe par ses méthodes, qu'il rencontre un destin approprié à ses crimes, ou encore la conclusion de l'intrigue des Pericourt père et fils. En un sens c'est plus satisfaisant, mais d'un autre côté, c'est aussi beaucoup plus classique et donc moins audacieux. De plus, l'homosexualité d’Édouard, claire dans le livre, n'est ici pas du tout explicite pour une raison qui m'échappe.

Le second problème tient au sentiment diffus que si chaque scène prise séparément est bonne, leur enchaînement peine à emporter et véritablement impliquer, on regarde en appréciant mais sans vraiment être ému.

Néanmoins Au Revoir Là-Haut n'en reste pas moins du beau travail et une preuve qu'on peut faire en France du cinéma grand public sans pour autant renoncer à toute ambition, et malgré les quelques réserves évoquées plus haut, cette adaptation du roman est plutôt réussie.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 4 Novembre 2017, 11:47bouillonnant dans le chaudron "Films".