Alex Drake, psychologue dans la police, reçoit une balle dans la tête en 2008 et se réveille en 1981. Intégrée dans l'équipe du toujours aussi pittoresque commissaire Gene Hunt, elle va tout faire pour rentre chez elle. Et comme elle a étudié le cas de Sam Tyler, elle pense avoir une idée de comment s'y prendre.

La série Life on Mars s'était achevée après deux saisons et seize épisodes, durée idéale pour développer un univers sans pour autant lasser et tourner en rond. Mais pour ceux qui voudraient retrouver la fine équipe, ce spin-off permettait d'être comblés. Plus ou moins.

On est en terrain familier, puisque le principe reste le même, le Londres des années 80 remplaçant le Manchester des années 70. Les créateurs de la série ont cependant introduit quelques petites différences, ce qui n'est a priori pas plus mal. Ainsi, Alex Drake est plus vite consciente de sa situation, puisqu'elle a suivi Sam quand il est brièvement revenu en 2006. En revanche, elle a beaucoup moins la possibilité de converser avec le monde réel. En effet, elle découvre assez vite que le temps ne s'écoule pas à la même vitesse dans les deux univers, et qu'il ne s'est sans doute pas écoulé plus de quelques secondes depuis qu'elle a été abattue. Le fait qu'elle soit une femme, et d'un milieu aisé, rend ses rapports avec Hunt assez différents de la relation Gene/Sam. Ray et Chris n'ont pas vraiment changé, mais le premier apparait comme un peu plus sympathique, notamment car il n'y a pas de rivalité entre lui et Alex comme c'était le cas avec Sam.

Malheureusement, Ashes to Ashes n'atteint pas le niveau de son illustre grande soeur. Pas seulement parce que l'effet de surprise est éventé. Alex Drake est tout d'abord moins attachante que Sam. Ce dernier n'était pas dépourvu de défauts agaçants, mais Alex est souvent trop bêcheuse pour être tout à fait sympathique. De plus, elle parait plus détachée de ce qui lui arrive, ce qui rend ses occasionnelles crises d'hystérie incongrues.

L'aspect fantastique de la série est également moins bien intégré. Les hallucinations d'Alex sont  moins effrayantes que celles de Sam (le clown ne vaut pas la fille de la mire et il apparait dans tous les épisodes: du coup on n'est jamais surpris). Les enquêtes sont plus indépendantes du monde contemporain, de ce fait Alex pourrait vraiment être des années 80 sans que ça change grand chose. Pourtant le fil rouge de la saison est beaucoup plus mis en avant (Alex doit empêcher l'assassinat de ses parents dont elle connait la date) mais sans qu'il y ait vraiment de tension ou d'empathie pour les personnages. En fait, le dernier épisode, où Drake tente par tous les moyens d'empêcher ses parents de mourir, a pendant une bonne demi-heure un ton plus comique qu'autre chose.

Le spin-off est donc pour l'instant plus fade et moins déconcertant que Life on Mars, mais tout de même sympathique à regarder, ne serait-ce que pour retrouver Le Gouv' et ses amis, ainsi que quelques guest triés sur le volet (Matthew MacFadyen méconnaissable, notamment).