Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Arizona Junior
Après plusieurs séjours en prison, Hi épouse Ed, une policière dont il est tombé amoureux. Le couple mène une petite vie tranquille dans un mobile-home jusqu'au jour où Ed, dont le rêve est d'avoir un enfant, apprend qu'elle est stérile. Lorsqu'ils découvrent que la femme d'un riche homme d'affaires de la région a donné naissance à des quintuplés, Hi et Ed décident d'en enlever un.

Lorsque l'on découvre tardivement les débuts de réalisateurs qui sont depuis devenus l'objet d'études, d'analyses, récipiendaires de prix prestigieux, il y a toujours la crainte de se trouver face à des films regardés par complétisme mais dont on se dit qu'on ne devine pas encore la patte de leurs auteurs, ou qu'au contraire on discerne déjà leurs thèmes de prédilection et leur style mais que tout ceci est bien inabouti. Heureusement, dans le cas d'Arizona Junior, deuxième long-métrage de Joel et Ethan Coen, on est face à une œuvre qui se tient déjà bien solidement sur ses appuis. On a affaire à une comédie policière cartoonesque où un couple de losers en mal d'enfants commet un enlèvement aux conséquences aussi inattendues qu'hilarantes.

Hi, interprété par un Nicolas Cage lunaire, est un voleur récidiviste dont la romance improbable avec Ed se noue au fur et à mesure de ses passages au commissariat pour s'y faire tirer le portrait. Il n'est pas de mauvaise volonté et s'établit sagement avec elle jusqu'à ce qu'Ed soit celle qui le repousse sur la voie du crime. Pour la "bonne cause", cependant. On trouve déjà le goût des Coen pour des personnages montant des plans foireux, aux rêves qui peuvent sembler mesquins mais qui les entraînent dans des aventures qui les dépassent vite. Ici cependant, on évolue dans un univers où, tous marginaux qu'ils sont, Hi et Ed ne sont pas plus excentriques et stupides que ceux qu'ils côtoient ou affrontent. Des anciens compagnons de taule qui choisissent de se planquer chez Hi, un père plus éploré par la peine de son épouse et les pieds des agents de police sur ses tables que par la perte d'un de ses fils, un patron lourdingue et surtout, surtout, un motard tout droit sorti des Enfers, sorte de pendant maléfique du Ghost Rider que Cage jouera des années plus tard.

Voilà qui permet quelques scènes d'anthologie comme une poursuite après un vol de couche-culottes qui propose une belle escalade dans le n'importe quoi, toutes les apparitions de Leonard Smalls, un braquage par un duo de bras-cassés avec un gag à double-détente savoureux... Il n'est toutefois pas étonnant qu'avec une galerie de personnages délibérément frappadingues et une outrance qui va avec le parti-pris cartoonesque, tout ne fasse pas mouche. Le personnage de Glen, par exemple, est plus lourd que drôle même malgré lui et de peu d'intérêt dans l'intrigue qui plus est. Heureusement, les trouvailles visuelles comme le rêve de Cage introduisant Leonard et une fin bien plus tendre et touchante que ce que l'on pourrait soupçonner de la part des Coen contrebalancent sans problème quelques traits plus pesants. Les paysages d'Arizona couverts de cactus annoncent déjà les westerns des deux frères (ira-t-on même jusqu'à dire que Smalls annonce Anton Chigurh?) aussi bien qu'ils peuvent rappeler le cadre des courses-poursuites entre Bip Bip et le Coyote.

Le casting est comme à peu près toujours avec les frangins d'un niveau relevé. Outre Nicolas Cage qui montre que bien dirigé il peut faire des merveilles, on retrouve avec plaisir (ou l'on trouve déjà) John Goodman et Frances McDormand, flanqués notamment de William Forsythe (dont mon cerveau a du mal à assimiler qu'il était dans Il était une fois en Amérique seulement trois ans auparavant tellement Leone et les Coen appartiennent pour moi à deux ères différentes de l'Histoire du cinéma) et Randall "Tex" Cobb à la dégaine inoubliable.

Un peu éclipsé par les pointures qui ont suivi, Arizona Junior est un exemple de comédie inventive, dynamique, peuplée de personnages haut en couleur mais qui derrière la rigolade et le délire de façade se montre plus émouvante que prévue.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 7 Avril 2023, 23:27bouillonnant dans le chaudron "Films".