James Herriot et et Tristan sont mobilisés, envoyé au Caire dans le cas du second. Siegfried Farnon et Richard Carmody font de leur mieux pour soigner les bêtes de Darrowby et des environs. Victime d'un malaise alors qu'il était sur le point de décoller avec ses compagnons d'armes, James voit la guerre se terminer pour lui plus tôt que prévu.

La saison précédente avait légèrement bousculé l'ordonnancement bien rodé de la série et de l'existence des vétérinaires du petit village des Yorkshire Dales: Tristan était parti à la guerre et James, engagé dans la RAF, prenait de la distance tandis qu'un nouveau venu plein de bonne volonté mais maladroit, Richard Carmody, venait apporter un peu de fraîcheur et des raisons pour Siegfried de monter sur ses grands chevaux. Les aléas du conflit, bizarrement, plutôt que d'amener davantage de changements, vont au contraire rétablir petit à petit le statu quo: atteint d'une maladie chronique, James est démobilisé et retourne auprès des siens. Quant à Tristan, il revient du Caire pour se trouver un nouveau poste de formateur dans la ville voisine de Doncaster. La cohabitation entre le jeune frère de Siegfried et Carmody causera quelques frictions qu'il suffira à un épisode de résoudre. Après quoi, le petit dernier du cabinet, ayant brillamment réussi ses examens, se tournera non sans hésitations vers la recherche en laboratoire.

Son séjour aura donc était bref, ce qui est dommage car le personnage était plutôt attachant derrière des airs de premier de la classe godiche et s'était bien intégré. Tristan a pris un peu de maturité mais l'on retourne finalement aux intrigues habituelles: besoin de faire ses preuves face à un grand frère autoritaire, aimant mais toujours dubitatif, besoin aussi de se calmer niveau fiesta, d'autant plus que James, désormais père de famille, ne peut pas le suivre sur ce terrain-là tout les soirs. James a également ses propres démons à affronter car il est rassuré au fond de lui d'avoir une bonne raison d'échapper aux combats mais n'en ressent pas moins de la culpabilité - surtout quand les camarades qu'il s'est fait décèdent alors qu'il aurait dû être à leurs côtés.

Malgré tout, la bonne humeur prévaut. Les disputes ne sont jamais très longues, quand Mrs Hall craint pour la vie de son fils, on sait qu'elle sera rassurée à l'issue de l'épisode, d'autant plus qu'il s'agit de celui de Noël, et on s'attendrit devant les bêtes (bon, peut-être pas le python, mais ce renard!). Tricky est toujours de la partie et ses apparitions sont un bonheur même quand il n'a rien d'autre à faire que de se coincer une esquille d'os de poulet entre les crocs. Mrs Hall se trouve également une autre occupation que materner tout le monde puisqu'elle s'occupe de veiller à la sécurité du village en compagnie de Mr Bosworth, un supérieur borné mais pas fondamentalement méchant incarné par Jeremy Swift, abonné à ce type de rôles.

Ce genre de sous-intrigues, tout comme celle concernant le manoir réquisitionné de Mrs Pumpfrey, permet de ne pas perdre de vue que la Seconde Guerre Mondiale continue. On pourrait facilement l'oublier car hormis les inquiétudes des uns et des autres et une mention de tickets de rationnement, Darrowby est toujours pimpant et ensoleillé (ou presque, on note de lourds nuages le temps d'une scène... Mais toujours pas de pluie! Quel est le secret de l'équipe de tournage?).

On reste donc dans un petit cocon rassurant, où l'on s'attendrit, où l'on donne l'occasion de s'émouvoir mais pas trop longtemps non plus car la bienveillance s'impose en toute chose et si tout cela est répétitif et lénifiant, c'est tout de même bien agréable, surtout quand on arrive en fin d'année.