Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Enfants de minuit
Né à minuit le 15 août 1947, Saleem Sinaï se révèle capable de communiquer par la pensée avec les autres enfants arrivés durant la première heure de l'Inde en tant que nation indépendante. Comme en symbiose avec l'Histoire de son pays, Saleem va vivre bien des mésaventures, tandis qu'un autre Enfant de minuit, au destin lié au sien, connaîtra un tout autre parcours.

Cela faisait un petit moment que je me disais qu'il fallait que je lise Salman Rushdie, auteur que l'on ne peut dissocier de la fatwa qui pèse sur lui depuis 1989 suite à la publication des Versets sataniques. Ce n'est pas vers ce dernier roman que s'est porté mon choix pour commencer mais sur Les Enfants de minuit écrit quelques années plus tôt et qui a remporté le Booker Prize (l'équivalent british du Goncourt, en gros). Il s'agit d'un livre foisonnant, une saga familiale s'étalant sur plus de soixante ans. On peut penser à Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez pour cette peinture d'une famille tourmentée peuplée de figures mémorables, baignant dans une ambiance de réalisme magique. À ceci près que le roman de Marquez se déroulait intégralement dans une localité reculée mais pas pour autant à l'abri des aléas de l'Histoire de son pays tandis que Saleem et ses parents sont au contraire, d'une façon ou d'une autre, au cœur des événements, qu'ils soient dans le Cachemire, à Bombay, Karachi ou ce qui deviendra le Bangladesh.

Ces enfants, dotés de pouvoirs particuliers car leur naissance coïncide avec un point-clé de l'Histoire de leur pays, pourraient donner lieu à des intrigues très comic-book, d'autant que Saleem découvre peu à peu celui qui est son double négatif, Shiva, mais Rushdie n'a pas pour intention de livrer une version indienne des X-Men. L'évolution de Saleem, les personnalités fictives ou réelles qu'il croisera et qui auront un impact sur son existence, sont une occasion pour lui de revisiter plus d'un demi-siècle de l'Inde mais aussi du Pakistan. Le personnage principal n'est pas un ange et on ne tombe pas dans le manichéisme entre lui et Shiva même si ce dernier reste terrifiant de bout en bout. L'humour, malgré un fond très sombre, n'est pas absent dans la caractérisation des membres de la famille de Saleem ou même le physique du protagoniste, qui par ailleurs n'est pas un narrateur très fiable bien qu'il s'en défende parfois en proclamant à sa confidente Padma qu'il a glissé des indices avant chaque révélation qui nous fait remettre en perspective ce que l'on a lu précédemment.

Roman impressionnant, truculent, kaléidoscopique et cruel, Les Enfants de minuit est un coup de maître qui reste en tête une fois refermé.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 28 Octobre 2024, 16:17bouillonnant dans le chaudron "Littérature".