Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Miroir de Satan
Martin Williams, scénariste à Hollywood, achète un miroir ayant appartenu à Boofuls, enfant-star des années 30 sauvagement assassiné. Bientôt, Martin comprend que l'esprit du jeune garçon est prisonnier du miroir et ne demande qu'à en être libéré. Hélas, le petit acteur, sous des airs angéliques, abrite de très mauvaises intentions.

Les enfants maléfiques font partie des grandes figures de l'horreur. Le décalage entre l'apparente innocence inoffensive et les horreurs qu'ils peuvent déchaîner exerce une fascination certaine. Si en plus on y ajoute l'ambiance viciée d'Hollywood, aussi bien de l'âge d'or que des années 80, on augmente d'autant la distance entre la belle image de façade et les turpitudes qui se développent derrière. Le point de départ du roman, à défaut d'être très original, était donc intrigant. Pendant presque la moitié du roman, ce qui frappe c'est à quel point c'est soft pour du Masterton. Pas de gros gore qui tache en ouverture, tout au plus sait-on que le petit Boofuls a été découpé en morceaux par sa grand-mère, tragédie tellement sordide que même la grosse machine hollywoodienne rechigne à financer un biopic sur ce "Shirley Temple garçon" même cinquante ans après sa mort. Martin Williams, scénariste qui s'intéresse au sujet, acquiert un miroir ayant appartenu audit Boofuls et les ennuis commencent mais en privilégiant l'ambiance, le retour du personnage amorcé par petites touches plutôt qu'en déballant vite les scènes chocs. C'est la partie la plus réussie du roman et la plus prometteuse.

Malheureusement, Masterton abandonne vite cette soigneuse mise en place et l'intrigue commence à patiner. Si certaines scènes n'échappent pas au grotesque (pauvre père Lucas), il s'y entend à merveille pour détailler des mutilations mais a bien du mal à maintenir le niveau d'angoisse généré au départ, une fois que Boofuls donne sa pleine mesure. Le principal problème étant qu'on instaure des règles quant au fonctionnement du miroir puis que, l'enfant étant un menteur, on décide qu'elles n'ont finalement plus cours. Sauf qu'elles étaient nécessaires ne seraient-ce que pour le libérer ou il serait sorti beaucoup plus tôt de sa prison. Comme dans Le Portrait du Mal, on explore un monde ici derrière le miroir plutôt que dans les toiles et l'on se dit qu'il y aurait tout un roman à faire (bon Lewis Carroll l'a écrit, en fait et la référence est revendiquée). Le personnage principal met un temps fou à réaliser des trucs évidents, notamment sur un certain événement et quand il comprend il passe encore des pages à chercher à confirmer son impression, perdant un temps plus utile à chercher une solution. L'auteur se fait plaisir avec un massacre de grande échelle mais il aurait peut-être mieux valu garder les enjeux un peu plus modestes et moins expédier la fin. La psychologie est sommaire (on effleure à peine l'ambition de Martin), les personnages secondaires caricaturaux (les braves vieux italiens superstitieux, le meilleur ami latino qui ressemble à Carlos Santana, l'agent juif qui émaille son discours de mots en yiddish...) mais plus attachants que le principal qui sème la désolation même quand il devrait être mieux avisé. On nous décrit à loisir les seins des personnages féminins qui ne servent à rien même si Alison est moins gourde que l'image qu'elle envoie lors de son apparition. Elle fait même une suggestion avisée mais qui s'avère superflue, tout comme sa décision courageuse d'accompagner Martin derrière le miroir.

On pourrait continuer longtemps mais le plus frustrant est que le roman démarrait bien et que le cadre était parfait pour un roman d'horreur malsain. À ce stade, j'ai du mal à considérer Graham Masterton comme une grande figure de l'horreur en dépit de l'importance qu'il occupe dans la collection Pocket Terreur. Très prolifique, indéniablement, très porté sur le gore, ça fait jaser, mais cela semble surtout l'avoir conduit à bâcler un roman qui partait pourtant très bien.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 30 Janvier 2024, 14:38bouillonnant dans le chaudron "Littérature".