Le ranch Yellowstone a prospéré sous la houlette de Jacob et Cara Dutton mais un conflit avec des éleveurs de moutons se profile. Spencer, un des neveux de Jacob et Cara, s'est installé en Afrique et n'imagine pas que sa présence sera bientôt nécessaire dans le Montana. Teonna Rainwater, quant à elle, ne supporte plus les maltraitances dont elle est victime dans le pensionnat catholique où on l'a envoyée.

Avec 1923, Taylor Sheridan poursuit son exploration des origines de la famille Dutton. Quarante ans après que celle-ci se soit établie dans le Montana, elle a déjà failli ne pas passer les frontières du XXe siècle avant que le frère de James, venu d'Irlande, ne reprenne les choses en main. Désormais âgé, sa succession assurée grâce à son neveu John et au fils de celui-ci Jack, il doit faire face à de nouvelles menaces. Les épidémies et le manque de fourrage le poussent à envoyer son troupeau en altitude où il surprend sur ses terres Banner, un éleveur de moutons. La rivalité entre les deux hommes va virer au règlement de comptes.

Ainsi, on a beau être à l'époque des voitures Ford T et des speakeasies, l'électroménager a beau aussi faire une timide apparition dans la vallée, le Montana de 1923 est encore sauvage, un cadre de western classique où les colts vont devoir faire face aux tommy guns. Tandis que l'on suit les Dutton dans le Montana, on découvre le cadet des neveux, Spencer, au Kenya. Vétéran de la Grande Guerre, il chasse désormais les fauves ayant pris goût à la chair humaine et entame une relation avec Alexandra, une Anglaise de la haute société qui fuit un mariage arrangé. Leur périple pour rejoindre le Montana où Spencer est demandé en urgence se révélera épique. Enfin, avec Teonna, on découvre l'enfer des pensionnats catholiques réservé aux autochtones.

Plutôt qu'une minisérie, un découpage en deux saisons a été privilégié et l'on peut s'interroger sur sa pertinence. Au terme des huit épisodes, aucun arc n'est clos. La partie africaine a visiblement demandé de gros moyens: attaques d'animaux, naufrage, escale en Sicile, tout cela pour des rebondissements mélodramatiques qui semblent juste prétexte à ce que Spencer ne déboule pas trop vite dans le Montana régler leur compte aux gêneurs. Beaucoup plus intéressante est la sous-intrigue relative à Teonna et entre celle-ci et la saison 3 de Reservation Dogs on a a cœur de remettre le thème sur le devant de la scène mais les séquences des premiers épisodes sont inutilement répétitives. L'affrontement entre Dutton et Banner, qui prend une dimension plus large alors qu'un propriétaire de mines s'en mêle, est heureusement plus prenant bien que l'on sache d'avance qui sortira gagnant.

Comme dans 1883, les sujets sont abordés avec une belle ampleur et un grand classicisme. Le précédent spin-off comportait des caméos de Tom Hanks ou encore Billy Bob Thornton, ici le grand coup de casting est d'avoir réuni Harrison Ford et Helen Mirren pour incarner Jacob et Cara Dutton, puis de faire venir Timothy Dalton pour jouer leur principal antagoniste. De quoi amener une certaine gravité tandis que les plus jeunes font le job sans grand éclat. On peut compter sur la gueule de Jerome Flynn, Aminah Nieves est très bien dans le rôle de Teonna mais avec ses faux airs d'Edouard Baer, Brandon Sklenar n'est pas aussi impressionnant qu'il devrait l'être en grand chasseur blanc tandis que Julia Schlaepfer multiplie les sourires mutins au point d'en devenir agaçante.

Cette nouvelle plongée dans l'Histoire de l'Ouest américain n'est pas sans attraits mais à l'issue de cette première saison qui nous laisse en plan sur tous les points, reste le sentiment que les intrigues auraient sans doute gagné à être plus resserrées.