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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Rencontres du Troisième Type (Director's Cut 1998)
Partout sur la planète se produisent des phénomènes étranges: une escadrille de l'US Air Force disparue en 1945 réapparait au Mexique, des Indiens répètent en chœur la même mélodie sortie de nulle part, un navire se matérialise dans le désert de Gobi... Depuis que Roy Neary, modeste électricien, a vu des vaisseaux spatiaux, il est obsédé par des visions d'un monticule. Qu'essaie-t-on de dire aux Terriens et pourquoi?

En 1977, Steven Spielberg est auréolé du succès des Dent de la Mer qui malgré son tournage difficile a rencontré les faveurs du public et posé les jalons des blockbusters modernes. Pour son grand coup suivant, il délaisse les océans pour regarder vers les étoiles avec un premier long-métrage mettant en scène des extra-terrestres, créatures auxquels il sera longtemps associé même si ses films les concernant ne représentent finalement qu'une parcelle infime de sa filmographie. En terme de nombre d’œuvres et non en notoriété. Rencontres du Troisième Type nous conte donc l'histoire d'un premier contact entre aliens et humains, précédé d'une série de signes et d'indices destinés à établir le lieu de cette rencontre et les bases d'une communication. On suit parallèlement le docteur Lacombe et l'armée des États-Unis s'échinant à comprendre à qui ils ont affaire et le parcours de Roy Neary, simple quidam qui avec quelques autres semblent capter des informations qu'il ne sait comment interpréter mais qui l'obsèdent, au risque de lui faire perdre pied et de rompre ses liens avec sa famille.

Ce qui frappe c'est que même si l'humain se trouve face à l'inconnu, que les intentions des aliens restent obscures et que certains actes peuvent paraître malfaisants comme l'enlèvement du petit Barry, jamais les personnages qui comprennent qu'ils font face à des phénomènes extra-terrestres ne se montrent agressifs ou ne développent de paranoïa: Jillian est naturellement bouleversée quand son fils se fait enlever mais est ensuite portée par l'espoir qu'il va lui être rendue au point que ses visions indiquent et ne se montre pas revancharde ou en colère, l'armée américaine collabore facilement avec les scientifiques et prépare des voyageurs à partir plutôt qu'une possibilité de riposte violente. Spielberg s'attache surtout au merveilleux, à l'incompréhension qui débouche sur une envie de réponse plutôt que de l'hostilité et devant l'extraordinaire, plutôt que de dévoiler celui-ci simplement, il passe souvent d'abord pas le regard des humains, excités plutôt qu'apeurés comme lors de la scène d'ouverture ou quand il s'attarde sur le visage ravi du petit Barry sans que l'on sache ce qu'il contemple alors.

Pourtant, Rencontres du Troisième Type comporte indéniablement des aspects plus sombres. Si Spielberg excelle à mettre en valeur les apparitions extra-terrestres, toutes ne laissent pas les protagonistes avec des étoiles dans les yeux et la scène de l'enlèvement du petit Barry use avec brio de toutes les ficelles horrifiques, l'intrusion pouvant se faire de n'importe quelle issue de la maisonnée. Moins spectaculaire mais plus destructeur est le sort du ménage Neary, que l'on sent déjà menacé entre un Roy distrait et son épouse fatiguée, avant d'être de plus en plus excédée puis terrifiée par le comportement de son mari avec les enfants entre eux dans l'incompréhension la plus totale. Ce qui rend le départ final de Neary ambivalent: les aliens ont-ils brisé son couple, ce qui fait qu'il a le sentiment que plus rien ne le retient sur Terre (mais ne pense-t-il plus au moins à ses enfants)? Ou Neary était-il déjà ailleurs avant que le contact ne s'établisse, auquel cas les aliens n'ont fait qu'accélérer le mouvement et lui donner un but en le choisissant?

Ce qui frappe aussi, c'est le rythme. Spielberg prend son temps, en témoigne le dernier acte dans lequel les différentes étapes de la rencontre ne sont jamais précipitées, sans que cela soit jamais ennuyeux pour autant. Quant au casting, le film est à voir en VO pour le personnage de Lacombe campé par François Truffaut, linguiste ne parlant que le français, ce qui rend la VF et la présence de son traducteur/assistant déconcertante. Richard Dreyfuss, alors acteur attitré de Spielberg, porte bien le rôle principal et l'on croise quelques têtes connues depuis telles que Teri Garr et Bob Balaban (qui joueront des années plus tard les parents de Phoebe dans Friends, oui, aucun rapport) ou encore Lance Henriksen (dont je n'ai réalisé la présence qu'au générique de fin, ne l'ayant pas reconnu à l'écran). John Williams compose un thème final mémorable. Précisons qu'il existe trois versions du film: celle sortie au cinéma, une édition spéciale avec des scènes supplémentaires désavouée depuis par Spielberg et qui dévoilait l'intérieur du vaisseau et enfin celle que j'ai vu et qui ferait autorité, le director's cut de 1998 qui conserve des scènes supplémentaires de l'édition spéciale mais laisse planer le mystère sur l'intérieur du vaisseau alien.

Le thème du contact avec des extra-terrestres privilégiant la compréhension a depuis était abordé de manière remarquée mais Rencontres du Troisième Type reste le classique du genre, réalisé par un jeune mais déjà expérimenté réalisateur qui allait explorer de nouveau le sujet à chaque fois sous un angle différent.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 21 Janvier 2024, 14:34bouillonnant dans le chaudron "Films".