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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Fargo, saison 5
Paisible mère de famille, Dorothy Lyon reçoit la visite de deux tueurs qu'elle met en déroute. Son passé l'a en effet rattrapé et son ancien mari qu'elle a fuit a retrouvé sa trace. Shérif du comté voisin, il met tout en œuvre pour la ramener mais Dorothy a plus d'un tour dans son sac et est prête à tout pour protéger la nouvelle vie qu'elle a construite

Cela faisait plus de trois ans, après une saison 4 située à Kansas City dans les années 50, que l'on n'avait plus eu de nouvelles de Fargo, la série anthologique de Noah Hawley basée sur le film des frères Coen. Chaque saison se suffisant à elle-même, on ne restait pas sur un suspense inassouvi mais même si l'on pouvait trouver certaines histoires en deçà des précédentes, l'annonce que l'on n'en avait pas fini avec le Midwest américain et ses personnages excentriques était toujours bienvenue. Les noms au casting ne faisaient qu'allécher un peu plus. Comme toutes les saisons impaires, cette cinquième itération se déroule au XXIe siècle, dans un passé très proche, 2019, durant le règne de Trump, entre le Minnesota et le Dakota du Nord.

On croise un tueur mal coiffé au code de conduite rigide et très personnel, des brutes se pensant plus malignes qu'elles ne le sont, une policière déterminée qui a des principes, des avocats véreux et des affairistes sans scrupules. Des personnages de Fargo, en somme, avec toujours des épisodes qui en disent beaucoup tout en offrant un semblant de pause dans l'intrigue, ici le septième intitulé Linda, et un thriller qui n'hésite pas ponctuellement à faire un écart dans le fantastique avec Ole Munch, aux origines très anciennes et très particulières de mangeur de péchés. Cependant, par rapport aux autres saisons, le scénario semble beaucoup plus simple et linéaire: Dot, Nadine comme elle s'appelait autrefois, a fui un mari violent et misogyne pour trouver la paix et une famille aimante (à l'exception de sa belle-mère richissime méfiante et menaçante) quand une prise d'empreintes remet son ex qui se trouve être shérif sur sa piste. Bien que l'on ait encore une fois toute une galerie de personnages déjantés et des rebondissements à foison, l'intrigue reste très recentrée sans véritables conflits parallèles et les milices armées libertariennes prennent la place des habituels gangsters.

Il y a quelque chose de jouissif à voir la frêle en apparence Dot mettre en déroute les sbires du shérif Roy Tillman en ne misant pas sur la force physique qu'elle n'a pas mais sur les moyens du bord: on pense à un Maman, j'ai raté l'avion!" dans lequel les pièges de Kevin auraient des conséquences plus réalistes. Heureusement tout de même les dix épisodes ne reposent pas entièrement sur ce gimmick alors que l'on découvre petit à petit le calvaire que Dot a vécu. L'étau se resserre autour d'elle et alors qu'elle n'est pas sur son terrain, elle va devoir trouver d'autres ressources mais pourra aussi compter sur quelques alliés inattendus. On peut regretter le caractère parfois trop entier de certains personnages. Certes, c'est une constante de la série de montrer des personnages excessifs mais le deuxième époux de Dot, Wayne, est tellement écrit pour être l'antithèse du premier qu'il est difficile de le trouver vraiment attachant et pas juste complètement stupide et empoté, ce qui provoque plus de mépris que d'attendrissement devant sa gentillesse (pour être juste, quelques petits éléments viennent contrebalancer cette impression négative).

Le casting a toujours été le point fort de la série avec peu d'interprètes en deçà des attentes. Il y a encore de quoi apprécier de belles performances, en particulier Juno Temple dans le rôle principal, oscillant entre mère de famille respectable et redoutable guerrière quand le besoin s'en fait sentir. On lui oppose Jon Hamm qui use de sa stature pour camper un shérif qui exerce son pouvoir comme un seigneur féodal en se basant sur son interprétation de la Bible, aussi charismatique que détestable. Jennifer Jason Leigh est l'actrice tirée d'un film des Coen de la saison. Elle est impeccable en femme d'affaires conservatrice et méprisante qui va devoir réévaluer l'opinion qu'elle se faisait de sa bru. Joe Keery pose les jalons de l'après-Stranger Things avec un personnage de petite brute plus pathétique qu'autre chose tandis qu'on use de manière adéquate de la gueule particulière du britannique Sam Spruell.

Moins alambiquée dans sa construction que les saisons précédentes, moins propice aux digressions, cette cinquième saison se savoure néanmoins et, dans un final qui prend son temps, laisse de côté la noirceur pour s'avérer plus émouvante que prévue.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 18 Janvier 2024, 17:55bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".