Will angoisse à l'idée de devenir bientôt père mais cela ne l'empêche pas de continuer à aider Geordie quand il s'agit de démasquer les meurtriers des alentours. Lorsqu'il tue lui-même accidentellement un homme visiblement en fuite, le vicaire remet en question tous ses engagements.

Ce n'est que récemment, en cherchant des informations sur un renouvellement où non de Grantchester que j'ai appris que Tom Brittney, l'interprète du vicaire-motard Will Davenport et remplaçant de James Norton comme le taulier de la paroisse, allait partir à son tour, cédant le rôle principal à un certain Rishi Nair. Ce changement était annoncé pour la saison prochaine, la neuvième, et je pensais être à jour lorsque mon planning Betaséries m'a révélé que la n°8 commençait seulement le 11 janvier sur ITV. En fait, elle avait déjà été diffusée sur la chaîne américaine PBS, pourvoyeuse de séries britanniques aux USA, dès cet été et était passée sous mon radar. Je dois avouer que ce n'est pas vraiment une série dont j'attends impatiemment la suite, elle serait annulée demain que je n'en serais pas plus émue que cela mais de là à la mettre aux archives ou laisser le retard s'accumuler pour me faire un marathon plus tard il y a un pas.

On retrouve une nouvelle fois la coquette commune de Grantchester près de Cambridge, ses cottages, ses allées verdoyantes, ses assassinats réguliers. Les dernières saisons s'évertuent à ne pas trop ronronner malgré ce cadre idyllique et stable: Leonard en bavait particulièrement en saison 6 avant de trouver le moyen de rebondir vers une nouvelle existence la tête haute, la précédente osait revenir dans le dernier épisode sur un cas déjà résolu pour montrer que les héros avaient été mystifiés. Cette fois-ci, le pauvre Will, après avoir éclairci une nouvelle affaire, renverse et tue un homme qui déboulait en pleine route sans regarder et si l'épisode suivant l'exonère d'un homicide involontaire, le brave garçon va être rongé par la culpabilité au point de prendre des décisions erratiques qui vont affecter son entourage.

Il n'est pas le seul à avoir des soucis. Le supérieur hostile de Geordie Keating le pousse fermement vers la retraite et Geordie se demande lui-même s'il n'a pas passé la date de péremption, Leonard s'emploie à aider d'anciens prisonniers à se réinsérer mais la tâche n'est pas de tout repos et entraine des problèmes domestiques (oh, et il y a un petit problème de meurtre, là encore). On a l'habitude de voir tout ce beau monde se tourmenter donc rien de bien neuf même si on pousse plus loin que d'habitude avec Will et ces développements permettent le temps d'un épisode de donner la part belle dans l'enquête à Larry et Miss Scott parce que les psychodrames c'est bien beau mais ce ne sont pas eux qui démasquent les assassins.

Le contexte est toujours une occasion d'aborder des thèmes de société dans l'Angleterre de la fin des années 50 et du début des années 60 avec notamment un épisode qui évoque les revendications féministes sur la représentation des femmes dans l'art en regard de ce qu'on leur impose dans la réalité même si on ne creuse jamais très loin. On a totalement abandonné le schéma consistant à clore chaque épisode par une scène de sermon résumant la morale de l'intrigue du jour et c'est tant mieux, cela n'empêche pas pour autant Grantchester d'avoir des petites choses à dire mais on sent moins le prêche.

On souhaite à Tom Brittney une aussi belle suite de carrière que James Norton - qui ceci dit n'avait pas attendu de quitter Grantchester pour trouver des rôles intéressants - et à Rishi Nair de s'acclimater aussi vite que ses prédécesseurs. Quant à la série elle-même, on ne s'inquiète pas trop, en faisant rouler le casting il y a de quoi durer encore avec des intrigues policières qui restent peu en mémoire mais qui divertissent le temps d'un épisode.