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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Maison du Mal
Peter vit seul avec ses parents dans une vieille maison, régulièrement réveillé par des cauchemars que sa mère lie à une imagination trop fertile. Jusqu'à ce que des bruits dans les murs et une voix s'adressant à lui l'en convainquent: ses craintes ne sont pas le fruit de son imagination et ses parents lui cachent un terrible secret.

Samuel Bodin, réalisateur français qui a travaillé entre autres sur The Lazy Company, s'est fait remarquer il y a quelques années avec Marianne, mini-série horrifique diffusée sur Netflix. Comme beaucoup de productions Netflix qui ont fait parler d'elles, après un petit buzz de quelques jours/semaines, elle n'a plus trop été évoquée. Néanmoins, elle a sans doute fait office de ticket pour Hollywood pour Samuel Bodin qui se retrouve aux commandes de ce film qui sort au cinéma complètement hors-saison puisque l'action se déroule durant la période d'Halloween, et qui peut de toute façon difficilement attirer l'attention en déboulant la même semaine que Barbie et Oppenheimer. Cela dit, c'est même surprenant qu'il ait droit à une sortie sur grand écran, non parce que le résultat est particulièrement honteux mais parce qu'à notre époque on s'attendrait davantage à le voir rejoindre directement le catalogue d'une plate-forme quelconque sans plus de promotion que ce à quoi il a eu droit ici.

On retrouve des ingrédients revus et archi-revus: le gamin malheureux et solitaire, l'institutrice inquiète qui veut s'investir malgré les avertissements de son supérieur (comme dans Affamés récemment), la vieille demeure qui craque de partout, des citrouilles à gogo parce qu'Halloween, on pense beaucoup à Morse avec toute la sous-intrigue du harceleur que Peter blesse sérieusement sous l'influence de sa nouvelle amie et qui revient dans la dernière partie avec des comparses plus âgés pour se venger et offrir un bain de sang. Rien de neuf mais Bodin s'applique avec une certaine élégance, notamment dans les jeux d'ombres qui contribuent à renvoyer aux contes de fées avec ces parents qui prennent une dimension ogresque face au gamin de plus en plus inquiet. Disons que comparée à ma précédente sortie horrifique du dimanche matin, La Maison du Mal, en terme d'idées de mise en scène, se hisse facilement cent coudées au-dessus de l'insipide et soporifique Insidious: Red Door. Ce n'est hélas pas suffisant pour faire oublier les défauts.

L'inconvénient, c'est que le scénario ne semble pas parvenir à trancher entre un récit qui tient du conte effrayant, avec une réalisation qui s'emploie à souligner ce trait, et une histoire toute aussi horrifique mais plus réaliste de maltraitance, avec des parents à la fois surprotecteurs et inquiétants. Mêler deux approches peut fonctionner, ce n'est pas le cas ici où dès que l'on pourrait accepter les révélations les plus énormes, on est ramené à des éléments plus terre-à-terre qui font que l'on ne croit plus vraiment à ce qui se passe devant nous et où l'on tique sur des incohérences que l'on aurait pu laisser passer dans une histoire qui ne vise pas au réalisme. L'interprétation s'en ressent puisque les acteurs n'ont du coup pas l'air de jouer dans le même film. Savent-ils d'ailleurs dans quel film ils jouent puisqu'il y en a deux différents, dirait-on?

Woody Norman s'en sort le mieux puisqu'il joue parfaitement le mignon petit garçon malheureux et terrorisé qui cherche à comprendre puis échapper à sa situation. Dans un film qui tourne autour du thème du poids de la famille et de la malédiction peut-être héréditaire, il est amusant de voir Luke Busey hériter du rôle de la vilaine brute blonde à grandes dents et Cleopatra Coleman fait le taf en gentille institutrice consciencieuse. Le résultat est moins heureux du côté des parents, qui doivent naviguer entre être des croquemitaines potentiels, d'une monstruosité ordinaire ou laisser planer le doute et être peut-être des gens normaux qui essaient de limiter les dégâts et dont on interprète mal les actions sans connaître tous les détails de leur histoire. Si Lizzy Caplan parvient encore à conserver cette ambivalence, il n'en est pas de même pour Antony Starr qui multiplie très vite les sourires de Joker et les airs mauvais, ôtant toute ambiguïté à un personnage qui aurait pu être traité plus finement.

Il y a un savoir-faire et un sens de l'esthétique dans cette Maison du Mal qui empêche de ranger le film dans la case du simple ratage mais à ne pas savoir vraiment sous quel angle traiter l'histoire, il déconcerte plus qu'il ne suscite l'adhésion. Dommage donc même si l'on peut se dire que Samuel Bodin peut faire mieux. Reste à savoir si Hollywood lui proposera justement mieux ou le cantonnera à des scénarios dont on ne sait pas trop quoi faire mais qu'il faut concrétiser quand même.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 24 Juillet 2023, 17:38bouillonnant dans le chaudron "Films".