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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Grands Espaces
Au terme de sa carrière dans la marine, Jim McKay quitte la Côte Est des États-Unis pour retrouver sa fiancée Pat Terrill, fille du propriétaire d'un ranch de l'Ouest. Sur place, ce bourgeois tiré à quatre épingles est en butte à la dérision et au mépris des cow-boys tandis que son futur beau-père est en conflit avec un voisin, Rufus Hannassey, avec qui il se dispute un point d'eau.

Sorti en 1958, à une époque où la télévision commençait à envahir les foyers américains et où le cinéma devait offrir une plus-value, ce western de William Wyler l'annonce dans son titre: The Big Country, chez nous Les Grands Espaces. On va en prendre plein la vue sur grand écran en 16/9 et en effet, le réalisateur ne ménage pas ses efforts pour nous montrer une plaine aride s'étendant à perte de vue, traversée ici ou là d'un ranch isolé ou de reliefs tourmentés et poussiéreux. On est cependant loin d'un hymne à la nature sauvage et on a vu de bien plus beaux panoramas de l'Ouest dans d'autres films, avant ou après et même en 4/3. L'intérêt du film repose finalement beaucoup plus sur les différents personnages et leurs rapports, plus complexes que prévus.

Jim McKay par exemple, le pied-tendre qui a peut-être le pied marin mais n'a pas fait de cheval depuis des années et manie rarement les armes. Vite source de quolibets que ce soit de la part des hommes de Terrill, en tête son contremaître Steve Leech, ou des fils de son rival Hannassey, des voyous menés par l'aîné d'entre eux Buck. Jim va évidemment montrer qu'il n'est pas un faible, en domptant notamment un cheval légendairement rétif mais il le fait discrètement. Un autre film l'aurait montré, une fois la bête matée, chevaucher fièrement devant l'assistance ébahie et désormais admirative mais Jim s'en passe. Il sait ce qu'il vaut et n'estime pas avoir besoin de faire ses preuves. Parallèlement, le conflit entre les Terrill et les Hannassey est moins manichéen que la découverte de la progéniture des clans respectifs le laissait penser. Terrill est un tyran qui n'hésite pas à recourir à la violence, Hanassey est mal dégrossi mais affligé par la conduite de son fils. Pat Terrill est de son côté encore trop dépendante de son père pour réaliser l'approche beaucoup plus raisonnable de Jim et le juger à sa juste valeur.

Heureusement pour McKay qui a beau avoir toutes les qualités mais est un peu isolé, Julia Maragon, institutrice mais surtout propriétaire du terrain où se trouve le point d'eau source de toutes les convoitises, le cerne beaucoup mieux que sa fiancée et les cow-boys machistes. Leurs efforts ne suffiront pas à éviter un affrontement entre deux patriarches bornés mais laissent de l'espoir pour l'avenir. Finalement, ce n'est pas le pied-tendre qui évoluera au contact d'un Ouest encore rude mais son entourage qui se révélera, de Pat qui doute qu'il fasse un époux idéal mais montre ses propres limites à Steve Leech qui apprendra que les grandes démonstrations de force ne prennent pas toujours l'aspect le plus évident et le plus violent. Il est dommage qu'après bien des péripéties et un duel original car plus "gentleman" que d'ordinaire (et qui a forcément inspiré l'album de Lucky Luke Le Pied Tendre) la fin soit aussi abrupte bien que l'on se doute de comment la suite peut se goupiller.

Gregory Peck a l'élégance parfaite pour incarner ce bourgeois de l'Est tout en laissant deviner d'entrée qu'il a tout à fait les capacités physiques et mentales pour en remontrer aux employés du ranch qui le prennent de haut. Carroll Baker et Jean Simmons sont toutes les deux excellentes bien que la deuxième s'impose plus facilement, grâce à un personnage moins ingrat. On remarque forcément Charlton Heston en Steve Leech mais il est finalement plus en retrait malgré l'évolution du contremaître au contact de Jim. Comme souvent, on a une galerie de seconds rôles habitués du genre, comme Burl Ives en père Hannassey ou Chuck Connors, vedette de la série télévisée L'Homme à la Carabine (la série western au générique le plus suggestif du monde).

Grand spectacle dont on attendrait avant tout qu'il sublime l'Ouest américain, Les Grands Espaces vaut surtout pour son personnage principal qui montre que la force ne repose pas uniquement et en premier lieu dans la dextérité au colt, ce qui le distingue de bien des héros du genre.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 1 Juin 2023, 21:08bouillonnant dans le chaudron "Films".