En visite chez Glinda, Ozma et Dorothy apprennent l'existence de deux peuples habitant Oz, les Têtes-Plates et les Skeezers, sur le point de se faire la guerre. Les deux petites filles décident de se rendre sur place afin d'empêcher le conflit et pour informer les belligérants qu'ils sont tous sous l'autorité d'Ozma. Leur mission se complique une fois sur place face à la maîtrise de la magie des dirigeants des deux peuples.

Quatorzième récit du pays d'Oz, il s'agit également du dernier écrit par L. Frank Baum mais mon intégrale en contient un supplémentaire, donc je n'en ai pas tout à fait fini (mais je ne farcirai pas tous les romans apocryphes. Encore que j'ai une certaine curiosité pour la réécriture soviétique). Pour son dernier livre, Baum décide de mettre en vedette Glinda, la puissante sorcière du Sud. C'est ce que donne à penser le titre en tout cas mais on a déjà appris à se méfier et en effet: on suit surtout le périple et les ennuis de Dorothy et Ozma chez les Têtes-Plates et les Skeezers jusqu'à ce qu'elles se retrouvent coincées dans une île immergée. Prévenue de leurs ennuis, Glinda, accompagnée de quasiment tous les personnages des précédents romans qui vont faire acte de présence plutôt qu'œuvre utile, va voler à leur secours.

Glinda a souvent fait office de rustine dans les premiers tomes en résolvant tous les problèmes grâce à ses pouvoirs, ce dont Baum a dû prendre confiance car peu à peu, il a rendu moins facile les restaurations des personnages à leur forme d'origine ou a trouvé le moyen de la mettre de côté pour que les héros ne l'appellent pas au premier soucis. Il en est de même ici, paradoxalement dans le roman qui porte son nom puisqu'une bonne partie de la situation sera dénouée grâce à un vaillant Skeezer qu'on suit durant plusieurs chapitres et qui rencontre une autre magicienne marquante, Reera la Rouge. Ce n'est pas que la présence de Glinda est totalement inutile mais elle ne fait rien de plus remarquable que d'habitude, sinon moins, et on ne découvre pas de nouveaux aspects de sa personnalité. De plus, à la longue, l'impérialisme qu'elle et Ozma promeuvent sous couvert de bienveillance fatigue, justifié ici par le fait que les Skeezers et les Têtes-Plates allaient entrer en guerre.

Glinda of Oz clôt le cycle officiel signé de son auteur sur une histoire qui ne manque pas de péripéties et avec un enjeu fort, ce qui n'aura pas toujours été le cas. Baum finit donc sur une bonne note sans pour autant se défaire des tics agaçants de ses précédents romans.