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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Offer
Au début des années 70, Al Ruddy, jeune producteur, ambitionne de porter à l'écran Le Parrain, récent best-seller écrit par Mario Puzo. Alors que la Paramount rencontre des difficultés financières et que Joe Colombo, chef d'une des Familles mafieuses new-yorkaise voit d'un mauvais œil un film sur des criminels italo-américains, Ruddy aura bien du mal à venir à bout de son projet mais la talentueuse équipe qui l'entoure va faire des miracles.

Faire un film peut souvent relever du parcours du combattant et certains chefs-d’œuvre ont été conçus dans la douleur. The Offer se penche ainsi sur les coulisses de l'adaptation du Parrain en se basant sur les souvenirs de son producteur Al Ruddy qui à l'époque avait comme principal titre de gloire la co-création de Papa Schultz. En dix épisodes, le scénariste Michael Tolkin s'emploie à montrer comment le film est arrivé sous la forme que nous connaissons pour être souvent considéré comme une des plus belles réussites de l'histoire du cinéma. Une partie repose sur des anecdotes connues, comme l'hostilité de Frank Sinatra qui se reconnaissait trop dans le personnage de Johnny Fontane pour ne pas en être vexé, les manœuvres de Joe Colombo pour empêcher le tournage avant que quelques réécritures accordées par Ruddy le convainquent d'apporter son assistance. On évoque aussi la bataille pour imposer Al Pacino dans le rôle de Michael quand le directeur du studio lui préférait un Robert Redford ou encore la campagne de promotion sans précédent pour ne pas louper le coche des Oscars.

Rien, en somme, qu'un petit tour sur Wikipédia ne nous apprendrait pas, et les premiers épisodes, tout en offrant une reconstitution soignée (festival de cols roulés ou pelles à tarte) et une distribution prestigieuse n'évitent pas les écueils de l'exercice: on passe du temps sur les producteurs Ruddy et Robert Evans, leur vie de couples, tandis que Mario Puzo passe de la vie de galère à la fortune en un best-seller dont le thème ne l'intéressait au départ pas plus que cela, on nous explique les grandes lignes du roman et de son intérêt pour les téléspectateurs qui débarqueraient. L'intérêt augmente une fois que la machine est en route, que Ruddy, aidé de son assistante Bettye McCartt, amadoue Joe Colombo et que les bâtons dans les roues se changent en une bienveillance parfois encombrante. Puis le rythme se tasse à nouveau sur la fin, alors que l'on sait que l'équipe est proche du succès et que les scènes d'émerveillements et de félicitations se succèdent.

Hors informations vérifiables, on devra tout de même prendre certains passages avec des pincettes: Ruddy était-il vraiment devenu aussi proche de Colombo que le montre la minisérie? La mort de Joe Gallo montée en parallèle du tournage de la scène de la tentative d'assassinat de Don Vito alors qu'il tentait de racketter Ruddy semble un rapprochement plus efficace en terme de dramaturgie que de pieux réalisme, tout comme le début de flirt avorté entre Bettye et Caesar. Après Babylon ou encore The Fabelmans récemment, on a encore droit à un éloge de la création cinématographique réunissant la population la plus diverse dans un même émerveillement (dont une avant-première organisée pour des Mafieux fascinés et émus comme des gamins) et si l'on comprend et partage le sentiment, on peut également être lassé de ce discours. Finalement, les artistes intègres sont célébrés et mêmes les gangsters et les comptables ne pensant qu'en terme de rentabilité ont droit à leur rédemption. Seul Gianni Russo passe pour un tocard intégral mais ce n'était sans doute pas volé.

La mini-série n'en reste pas moins plaisante à suivre, le casting y est pour beaucoup. En particulier Matthew Goode en Bob Evans, aux sinus de plus en plus encombrés par la poudreuse, Juno Temple dans le rôle de Bettye, assistante ultra-dégourdie d'Al Ruddy ou encore Giovanni Ribisi en Joe Colombo. La tâche est moins aisée pour les acteurs interprétants des personnalités au physique connu du grand public. Anthony Ippolito incarne un Al Pacino très timide mais intense tandis que Dan Fogler joue un Coppola artiste intègre mais un peu trop ravi de la crèche par moment. Je n'aurais pas misé un kopek sur Justin Chambers, dont j'ai encore le D'Artagnan en tête, pour jouer Marlon Brando (l'audace c'est ça!) mais il relève honorablement le défi.

The Offer est encore un exemple de cinéma hollywoodien se célébrant lui-même mais est suffisamment riche en péripéties folles impliquant des gens connus pour maintenir l'attention, d'autant que le récit est servi par une belle distribution.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 14 Avril 2023, 23:31bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".