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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Django arrive, préparez vos cercueils
Un chasseur de primes accepte de convoyer l'or d'un propriétaire de mines tyrannique. Il sait que son chargement attise la convoitise d'une bande de desperados et entre ces derniers, les manigances son employeur et un pistolero rival, il devra se montrer subtil pour sortir gagnant de la mêlée.

Doté d'un tout petit budget et tourné intégralement en Italie, ce film de Giuliano Carnimeo pourrait au premier abord être un fond tiroir d'un genre surexploité dans les dix ans qui ont suivi le succès de Pour une poignée de dollars, ce qui a fatalement conduit à la production de davantage de navets que de chefs-d’œuvre. S'il n'appartient pas à la deuxième catégorie, il ne faudrait cependant pas le ranger trop vite dans la première. Une mise au point s'impose cependant avant de commencer: comme dans beaucoup de westerns italiens, le nom du personnage principal peut varier entre la version d'origine et la française. En l'occurrence, le personnage interprété par George Hilton n'est en fait pas Django mais Sartana, autre pistolero ordinairement joué par Gianni Garko et qui se distingue par une élégante tenue noire et un cheval blanc. Le titre italien, C'è Sartana... vendi la pistola e comprati la bara! peut d'ailleurs se traduire par Voilà Sartana... Vends le pistolet et achète le cercueil!. Pour ajouter à la confusion, Django/Sartana croisera la route d'un autre pistolero, Sabbath, devenu en français Sabata, qui n'est pas le Sabata de Lee Van Cleef mais un dandy tout de blanc vêtu sur un cheval noir.

Après un début un peu confus (on a l'air de partir pour une nouvelle itération de Yojimbo/Pour une poignée de dollars), notre héros se fixe dans une ville minière où il va manipuler tout le monde pour son propre profit. L'intérêt du film est également sa faiblesse: le protagoniste est d'une classe et d'un flegme à toutes épreuves mais d'épreuves il en affrontera peu tant sa supériorité transparait à chaque occasion. On s'amuse de son pistolet à quatre coups qu'il planque partout, des tirs improbables à rendre jaloux Lucky Luke mais à force d'avoir au minimum un temps d'avance sur tout le monde, il apparait comme clairement invulnérable et jamais la moindre tension n'affleure. Seul Sabata parait en mesure de le contrer mais le personnage qui rivalise de classe et d'adresse avec Django est montré sur un trop beau jour pour qu'on croit qu'il puisse être un simple antagoniste sans que cela devienne décevant.

Les maigres moyens se font sentir: les paysages naturels se résument à une plainte traversée en tous sens par une carriole, les décors d'un village puis d'une ville se résument à une rue cadrée serrée. Carnimeo a quelques idées de réalisation pour compenser. Il n'abuse pas des zooms et opte souvent pour une caméra embarquée lors des chevauchées, un plan kaléidoscopique à travers un verre à whisky, du split-screen... Rien de génial mais de quoi faire temporairement oublier qu'il n'y a pas de sous pour faire preuve d'un vrai souffle épique. De plus, si les méchants peinent à être une vraie menace pour le (super-) héros, ils se révèlent amusants et les dialogues ménagent quelques répliques bien senties comme lorsque Django, coincé dans sa baignoire par des sbires venant l'exécuter, évoque Marat tandis que Sartana lit Tennyson entre deux fusillades.

Le casting est d'ailleurs plutôt réussi, ce qui élève une bonne partie du film. George Hilton joue la carte du beau ténébreux sans trop se fatiguer tandis que Charles Soothwood est trop peu présent mais campe un pistolero à ombrelle qui annonce presque Lord Brett Sinclair. Nello Pazzafini tire particulièrement son épingle du jeu dans le rôle de Mantas, le chef des bandits, fourbe et brutal mais plus malin qu'il en a l'air, ce qui ne l'aidera pas beaucoup face à un adversaire bien trop ouvertement intouchable. On en revient toujours là. Malgré les capacités délirantes de son personnage principal et sa maîtrise constante, on ne verse pas dans la grosse comédie bouffonne. On est également loin des westerns italiens volontiers violents, malgré un nombre conséquent de cadavres qui s'empilent, le film est très peu sanguinolent, d'autant plus qu'il n'y a pas de séquences de tabassage en règle auxquels même Clint Eastwood et Franco Nero n'échappaient pas.

Petit western spaghetti fauché comme il y en a eu des palanquées, Django arrive, préparez vos cercueils est cependant tout à fait divertissant grâce à une décontraction de tous les instants et l'improbabilité assumée de chaque coup de feu. Pas de quoi rester dans les annales mais loin d'être honteux.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 12 Avril 2023, 17:16bouillonnant dans le chaudron "Films".