Tout roule pour Jimmy Quinn jusqu'à ce qu'une bombe explose devant son speakeasy. Puis un nazi exprime le désir de racheter son bar. Après quoi un gangster semble convaincu que Jimmy est en possession d'une importante somme d'argent lui appartenant. Sans parler de son ancienne petite-amie qu'il croyait morte mais qui refait surface, pleine de vie et de promesses d'embrouilles.

Dans Jimmy the Stick, on faisait connaissance du personnage éponyme, tenancier de speakeasy boiteux suite à une mauvaise chute et mauvais garçon sympathique qui se trouvait transplanté loin de son élément pour protéger l'héritier d'une famille bourgeoise de la Côte Est plus secouée que les gangsters que le héros avait l'habitude de fréquenter. Une mise en jambe agréable mais un peu expéditive, qui multipliait les sous-intrigues, entre retour sur l'enfance de Jimmy, problèmes liés à son bar et une enquête qui ne lésinait pas sur les fausses pistes au point de donner l'impression de partir dans tous les sens bien qu'on finisse par s'y retrouver in fine.

Ce deuxième opus se montre plus sobre à ce niveau bien que l'on explore encore le passé de Jimmy mais dans une moindre mesure et surtout pour introduire le personnage d'Anna. Celle-ci a tout de la femme fatale qui cache son jeu, ne révélant des informations cruciales que quand elle le juge bon et elle ne semble pas spécialement se préoccuper des dégâts collatéraux quand elle se fixe un but. Ce qui vaut à Jimmy d'intéresser un flic louche, un gangster et des nazis sans comprendre pendant un moment ce que l'on peut bien lui vouloir. Sans parler de la fin de la Prohibition qui se profile et on ne lui fait pas miroiter un passage du côté légal des affaires si facile. On n'y est toutefois pas encore. Hormis un passage longuet concernant Anna aux mains d'un parfait psychopathe, qui explique une disparition et une absence certes mais qui semble too much et presque appartenir à un autre roman, Everybody Goes to Jimmy's se montre plus linéaire dans son intrigue tout en casant quelques éléments de contexte historique: un attentat à la bombe contre Wall Street en 1920, quelques noms de gangsters connus même s'ils sont discrets dans ce tome, la montée du nazisme qui déborde jusque sur le territoire des États-Unis... Jimmy ne s'en soucie guère pour l'instant, peu intéressé par les pages politiques des journaux mais au fil des tomes cela pourrait changer.

Bien que Jimmy Quinn parvienne toujours à sauver sa peau et retrouver son comptoir, il n'est pas le plus fin des limiers, compensant son manque de génie de la déduction par une expérience des bas-fonds et de bons réflexes. Cette deuxième aventure s'avère en tout cas tout aussi plaisante que la précédente et plus maîtrisée.