Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Don Vito
--> Mafia Story parties 7 et 8
En 1944, un représentant des autorités militaires américaines chargé de lutter contre le marché noir en Italie arrête Vito Genovese, principal organisateur et bénéficiaire du trafic. Loin d'être démonté, ce dernier en profite pour revenir aux États-Unis tandis que son ancien chef, Charlie Luciano, sort de prison pour prendre le chemin de l'exil. Genovese y voit l'occasion de prendre sa place mais Frank Costello ne l'entend pas de cette oreille, pas plus que Luciano.

Se procurer les albums de cette série n'est pas une mince affaire car elle n'a plus été rééditée depuis un bail et pour une raison qui m'échappe, certains tomes sont beaucoup plus rares que d'autres. Ainsi, il m'a fallu patienter pour le tome 5 sur Lepke et pour le tome 8, deuxième partie du diptyque consacré à Vito Genovese, soit parce qu'ils étaient introuvables, soit parce qu'ils étaient au-dessus de mes moyens. Heureusement qu'il reste des médiathèques pour l'avoir dans leur catalogue. Enfin bref, alors que le tome 7 attendait patiemment, ce n'est que cette semaine que j'ai pu compléter Mafia Story, qui se conclut par un aperçu de la carrière de Vito Genovese. On l'avait croisé régulièrement depuis la deuxième époque de Ce qui est à nous car il devenait l'un des hommes de main de Luciano qui s'en méfait comme de la peste, à raison, mais il occupe enfin le devant de la scène.

Le découpage en deux tomes, contrairement aux volumes sur Dutch Schultz, n'adopte pas vraiment une structure ascension pour le premier, chute pour le second. On passe assez vite sur ses débuts, en flash-back après avoir entamé sur son arrestation en Italie, on évoque son séjour dans son pays natal où malgré la guerre que Mussolini avait déclaré à la Mafia, lui et Vito se sont fort bien accommodés l'un de l'autre, pour se consacrer à son retour aux États-Unis. Incarcéré pour proxénétisme, Luciano profite de la guerre pour négocier sa libération en prétextant l'aide à la lutte contre la Cinquième Colonne, et l'on découvre que Thomas Dewey, son farouche ennemi qui l'a coffré, sous un jour moins intègre quand cela lui permet d'aider sa campagne à la présidence des États-Unis (comme on ne connait toujours aucun président à nom de classification décimale, ça valait vraiment le coup). Un plan qui fonctionne mais qui vaudra à Lucky une expulsion définitive du pays et Genovese va profiter de ce vide pour se faire une place... très temporaire.

Bien que l'on se concentre sur Vito Genovese, le diptyque permet aussi de conclure le parcours de ses complices et ennemis: Luciano qui tente un retour aux USA en passant par Cuba mais devra se résoudre à finir ses jours en Italie, l'exécution de Benny Siegel après son fiasco à Las Vegas (les notes de fin de volume reviennent aussi sur la légende du "visionnaire" fondateur), les ennuis judiciaires de Frank Costello, l'assassinat d'Albert Anastasia... De quoi dégager le terrain pour Vito mais ce dernier va être victime d'un dernier tour de passe-passe de ses anciens collègues. Finalement c'est le plus discret du lot, Meyer Lansky, qui continue encore et toujours de passer entre les gouttes. Il est dommage que la série s'arrête au seuil des années 60 alors que le projet initial était de suivre le crime organisé new-yorkais sur un siècle mais on a tout de même une fin cohérente avec une époque qui se clôt et une nouvelle génération qui arrive.

Toujours aussi documentée, la série souffre toujours du même défaut dans ses dessins, à savoir une confusion occasionnelle au niveau des visages, d'autant plus quand les personnages vieillissent et changent de look alors qu'on pensait les avoir identifiés. Pas facile, certes, de départager tous ces bruns patibulaires. Je continue d'avoir un faible pour Ce qui est à nous, surtout la première époque, tout aussi didactique mais un peu moins austère avec son personnage de témoin amusé des événements, Mafia Story jouant dans la reconstitution plus classique. David Chauvel a néanmoins réussi à brosser un panorama de la Mafia américaine de la première moitié du XXe siècle de manière instructive et digeste et il est dommage que la série n'ait pas eu davantage de succès en son temps.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 19 Février 2023, 20:41bouillonnant dans le chaudron "Manga/Bandes dessinées".