Badger n'arrive toujours pas à accepter la disparition de sa femme Carolyn et de son jeune fils Robbie quand, un an après l'annonce de leur noyade, il fait la connaissance de Mahlia, une étudiante douée de seconde vue qui laisse entendre que son fils est toujours vivant.

En lisant Ossements de Sheri S. Tepper il y a quelques mois, je m'étais demandée pourquoi le premier roman mettant en scène Mahlia n'avait pas été traduit en français. Je me le demande toujours après avoir lu Blood Heritage car même si je l'ai trouvé moins bon il n'aurait pas pour autant fait particulièrement tache au sein de la collection Pocket Terreur. Évidemment, quand on a déjà lu la suite, on n'est pas surpris par certains développements, morts ou survies mais l'intrigue ménage des rebondissements et file sans faiblir. En revanche, si Badger, peu présent dans Ossements, ne me paraissait pas très sympathique, cet opus où il a davantage d'importance (même si la place de héros qu'on imagine lui revenir dans les premières pages échoie vite à Mahlia... Pas étonnant qu'elle soit la vedette dans le deuxième bouquin tandis qu'il y apparait le moins possible) arrange à peine son cas. Au moins cerne-t-on mieux les origines de son caractère un peu trop égocentrique, superficiel et immature et il trouve une partie de la solution dans les dernières pages mais les personnages secondaires sont plus attrayants.

Mahlia est donc bien plus attachante, comme prévu et comme dans Ossements, mais le professeur excentrique qui se joint à l'aventure n'est pas mal dans son genre avec ses trois chiens fidèles (je pensais d'ailleurs qu'il servirait de victime pour montrer que l'heure est grave mais en fait, aucun gentil ne souffre de dommages permanents et irréparables). Les sorcières, Molly en particulier, sont un peu trop souvent là pour sauver la mise et c'est finalement très manichéen quitte même à en rajouter avec toute l'escapade dans la secte au Colorado avant de revenir sur la Cote Est. Il y a aussi une expédition dans Ossements donc Tepper devait bien aimer faire voyager ses personnages pour un résultat moyennement convaincant.

Inférieur à Ossements mais distrayant, Blood Heritage fait rarement frissonner mais quand c'est le cas, c'est plutôt réussi.