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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Vent de la Plaine
Rachel Zachary mène une vie tranquille dans une ferme des environs de Wichita en compagnie de sa mère et de ses frères adoptifs. L'arrivée d'un inconnu inquiète sa famille et lorsque ce dernier raconte aux Kiowas de la région qu'elle est l'une des leurs, l'existence de la jeune femme va être bouleversée.

Dans le domaine du western, les histoires d'enfants blancs enlevés par des autochtones ne manquent pas: de La Prisonnière du Désert à quelques albums de Lucky Luke en passant par certaines nouvelles de Dorothy M. Johnson, le thème a intéressé auteurs comme lecteurs. Le schéma inverse existe également et d'ailleurs, le film de John Huston qui nous intéresse est adapté d'un roman d'Alan LeMay qui avaitaussi écrit trois ans plus tôt La Prisonnière du Désert. Porté à l'écran en 1960, l'adaptation a été loin de satisfaire son réalisateur qui l'a pour ainsi dire reniée mais les auteurs sont-ils toujours les meilleurs juges de leurs œuvres? Dans le cas présent, on se dit qu'il n'y avait pas de quoi avoir honte bien que l'on sente que le film fini ne correspond pas vraiment à ce qui était prévu au départ et le tournage difficile (accident d'Audrey Hepburn et conduite erratique d'un Audie Murphy souffrant toujours de syndrome post-traumatique, notamment) n'a pas dû faire beaucoup pour attendrir l'humeur de Huston à son égard.

La première partie du film, calme avant la tempête, est fort réussie: on découvre la famille Zachary, dont le paternel est mort quelques années auparavant tué par une lance kiowa, ce qui alimente le racisme du frère cadet, Cash. La petite dernière se sait adoptée mais pense comme ses frères qu'elle est une Blanche recueillie après que ses parents aient été massacrés. Acceptant sans problème la proposition de mariage d'un jeune voisin insignifiant, elle a pourtant une complicité particulière avec Ben, l'aîné de sa fratrie. Tout bascule quand un vagabond rôde dans le voisinage et commence à exciter les Kiowas en affirmant que Rachel est la sœur d'un de leurs guerriers. La situation et les personnages sont complexes, et aucune solution évidente n'est présentée: Rachel peut difficilement quitter la famille qui l'a éduquée pour une dont elle n'a aucun souvenir et dont elle ne partage plus la culture mais en même temps elle a été élevée dans le mensonge et ses voisins qui la veille étaient prêts à l'accueillir dans leur propre famille par le mariage la rejettent, les revendications de son frère de sang dont le reste de la famille et le peuple ont été victimes d'un massacre sont également compréhensibles mais il ne laisse pas pour autant son mot à dire à la première concernée. La mère Zachary est capable de lyncher un homme pour préserver un secret déjà éventé et Ben lui-même est des plus troubles vis-à-vis de sa sœur adoptive tout en ayant par ailleurs tous les attributs du héros de western.

Et puis, tout en laissant la place à de belles scènes d'action (une poursuite et une attaque finale qui fait peu de quartiers), la seconde partie marque le pas. On sent que le montage, non supervisé par Huston, a subi des coupes malvenues: ainsi, le personnage de Portugal, qu'on avait pris soin d'introduire et dont la place particulière vis-à-vis des Zachary méritait approfondissement, disparait purement et simplement du métrage, sa dernière scène ayant été coupée. Le siège de la ferme, tout en étant un des morceaux de bravoures, tire un peu en longueur et Doug McClure (que vous avez sûrement déjà vu dans des films tels que...), dans le rôle du plus jeune frère, n'est pas vraiment à la hauteur du reste du casting même si on ne lui a sans doute pas demandé davantage que de jouer le benjamin neuneu.

Car le reste du casting est des plus recommandable. On comprend la surprise d'Audrey Hepburn de se découvrir Kiowa mais toute ironie mise à part, elle porte une bonne partie du film en jeune fille insouciante qui voit tout ce qu'elle pensait vrai remis en cause du jour au lendemain. Burt Lancaster est toujours charismatique mais offre un héros ambigu tandis que dans le rôle de Cash, Audie Murphy prouve que bien dirigé et avec un personnage intéressant, il était capable d'être bien plus qu'un héros falot de séries B. La légende du muet Lilian Gish est impressionnante en matriarche tandis que John Saxon, malgré son rôle sacrifié au montage, parvient à voler la vedette à chacune de ses courtes apparitions dans la peau de l'intrigant Portugal. Le film a été tourné dans la région de Durango et les paysages asséchées et désolés participent à l'isolement progressif des personnages, abandonnés par leur entourage.

Le Vent de la Plaine fait partie de ces films dont on sent qu'ils auraient pu être plus puissants qu'ils ne le sont si le développement avait pu se faire plus harmonieusement et dont les imperfections sont trop notables pour crier au chef-d’œuvre mais il y a plus que de beaux restes là-dedans et l'approche sans manichéisme de son sujet est pour beaucoup dans son intérêt.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 8 Janvier 2023, 16:49bouillonnant dans le chaudron "Films".